Publié initialement le 5 avril 2012
Avant d’en arriver à être vierge à 22 ans, il y a eu quelques étapes, que voici.
Chapitre I – Le dépucelage de la bouche
Jusqu’à mes 14 ans, les garçons ne faisaient pas partie de mes centres d’intérêt. Comme je ne faisais pas non plus partie des leurs, ce n’était pas plus mal pour mon moral. Pour que vous vous représentiez mon degré de sexyness, je mesurais la taille d’un Polly Pocket, j’avais le relief d’un Macbook Air et mon appareil en alu étincelait au soleil.
J’aurais pu vivre sereinement ma vie de pucelle de la bouche. L’adolescence en a décidé autrement. Dans la cour de récré, ça parlait roulage de pelle à tout va et l’idée a germé en moi que je loupais peut-être un truc et qu’il était bizarre que je ne prête aucune attention à ce qui semblait être un des principaux centres d’intérêt de mes congénères. Or, quand tu es un teenager, être bizarre, c’est synonyme d’exclusion sociale : plus motivée par la honte que par le désir, j’ai commencé à complexer et à mentir par omission en société.
Les années ont passé, mes hormones se sont (un chouïa) réveillées, mais pas de garçon en vue jusqu’à la fin du lycée. Je me suis mise à penser que je finirai comme la Céline chantée par Hughes Aufray (jeu de mot vintage inside). Ou comme Steve Carell version fille.
Elle c’est Céline, et sa vie n’est pas gaie
http://www.youtube.com/watch?v=_lJYMmV8O2o
Lui c’est Steve, et à 40 ans il est toujours puceau
ANGOISSE.
Le bac, les vacances d’été, le soleil au zénith, le surfeur qui veut devenir médecin dans une ONG (waaaah), premier baiser (wouh!), il est trop beau, il sent bon le sable chaud. Sea, pelles and sun. C’était cool (Oui, mes références sont datées. Non, je ne suis pas si vieille).
Après avoir capté le mode d’emploi de base, j’ai pensé que tout serait plus facile avec la gent masculine. Ben non.
Voilà comment, lectrice, je me suis retrouvée vierge à presque 22 ans
. Et c’est un euphémisme de dire que je n’assumais pas la chose.
Chapitre II – Le dépucelage, le vrai
Comme vous avez pu le constater au vu du pedigree de mon premier flirt, j’avais des exigences assez élevées en matière de garçon. Intelligent, beau, drôle, il me fallait le pack complet.
J’attendais donc THE ONE. Celui dont je serais grave éprise et qui serait grave épris de moi en retour. Sauf qu’il n’arrivait pas.
Finalement, j’ai revu mes exigences à la baisse. L’élu pourrait juste être un garçon chou avec lequel j’aurais une jolie histoire.
Toujours pas. L’année de mes 20 ans, à deux reprises, mes amoureux se sont carapatés quand je leur ai dit que j’étais vierge. Oui, parce que je voulais quand même les prévenir, histoire qu’ils soient doux (ça fait peur quand même) et puis parce que c’est sympa à partager comme info je trouve. Raisons invoquées du largage : ils pensaient « qu’ils n’étaient pas les bons » et ne « voulaient pas que je m’attache» (sic). Hey les mecs, même si ça part d’un bon sentiment, je suis quand même assez grande pour faire des choix et je ne me souviens pas avoir indiqué qu’on irait se pacser juste après.
« Vierge pas assumée »
J’en suis finalement arrivée à la situation énoncée dans le titre : moi, Sidonie F., 22 ans, vierge, pas assumée. Aussi ridicule que cela puisse paraître, c’en était venu à me pourrir la vie. Spéciale dédicace à Doctissimo qui m’a rassurée sur le fait que je n’étais pas la seule. J’allais certainement finir pucelle et dévorée par mes futurs chats.
À ce stade, j’ai fait un pacte avec moi-même : le prochain garçon avec qui j’aurais envie d’aller plus loin sera le bon. Je l’ai rencontré dans une fête. Attirance électrique. Il repartait loin le lendemain. On a couché ensemble au petit matin de notre rencontre. Je ne lui ai rien dit. J’ai eu un peu mal. Mais c’était plutôt pas mal. Il n’a rien vu. On ne s’est jamais revus.
Avant de sauter le pas, j’avais hésité, de peur de regretter. Avec le recul, je suis contente d’avoir pris cette décision qui m’a permis de passer outre ce que je considérais comme un problème. J’ai voulu partager cette expérience car je pense que beaucoup souffrent des barrières de normalité qu’elles s’imposent à elles-mêmes (voilà que je philosophe !).
Pssst, toi qui es vierge et pas fière de l’être, ça ne change pas ta vie non plus hein ! Alors, paix en toi. Tu ne finiras certainement pas dévorée par tes chats.
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Les Commentaires
Je pense que tu as raison concernant le regard des autres. Mais ce qui est paradoxal c'est que mis à part ça je ne suis pas vraiment du genre à me soucier de regard des autres (dans ma façon de m'habiller, m'affirmer dans mes opinions ou autre).
Au fond je sais bien que tu as raison, que ça ne me définit pas, mais j'avoue avoir du mal à vraiment me le rentrer dans le tête.
J'ai rencontré pas mal de garçons ces dernières années, certains avec qui j'en avait envie. Mais à chaque fois ma peur qu'il découvre mon inexpérience prend le dessus et je préfère partir en courant
En tout cas je suis contente d'avoir pu avoir des réponses, moi qui pensait que personne ne lirait ça !
Merci pour la bienveillance