Cette semaine je suis rentrée dans un magasin Gap. Pour la première fois. Véridique. Dingue pour certaines, pas de quoi en faire tout un plat pour d’autres (« mais qu’est-ce qu’elle vient nous faire chier avec ses dépucelages shopping ? », je sais).
Néanmoins, l’expérience était assez troublante pour me poser pas mal de questions susceptibles de parler à chacune d’entre nous.
Pourquoi n’avais-je jamais franchi le seuil d’un foutu Gap auparavant ?
La marque de fabrique de Gap, c’est le basique, à l’état pur et de qualitay, pour justifier le prix fort. Jusque là, je me disais « Je ne suis déjà pas portée sur les basiques mais si en plus ils doivent me coûter aussi cher qu’une pièce tendance de la saison, fuck off ! »… Mais tout ça, c’était avant le drame.
[leftquote]Je me suis rendue compte que ma penderie n’était qu’un amas de hits de saison[/leftquote]La faute à mon récent déménagement ou pas, mais alors que je triais mon dressing, je me suis rendue compte que ma penderie n’était qu’un amas de pièces tendances, des “hits de saison” dirait-on. Toutes plus excentriques les unes que les autres, de styles et de looks souvent opposés – jurant lamentablement ensemble.
Etat de grâce, accès de folie, illumination divine, possession du démon : je me suis transformée en Anastasie de la fringue, le Torquemada de la sape, la Jeanne D’Arc boutant le cheap et le démodé hors de mes placards.
Procédure d’une opération de tri en bonne et due forme :
- Ne garder que les très belles pièces, les belles matières qui nous ont coûté un bras. Des valeurs sûres.
- Conserver les vêtements forts, originaux qui boostent toute une tenue à eux seuls.
- A l’inverse, se débarrasser des trucs TROP originaux, ceux que tu n’as portés qu’une fois, lors de cette fameuse soirée à thème pour laquelle tu l’avais acheté “exprès”… (d’ailleurs faudrait arrêter avec cette mode, parce que je ne me rappelle même plus de ma dernière soirée SANS thème, j’aime bien me déguiser mais là je sature les gars).
- Se détacher des sapes achetées lors des expéditions shopping. Ils sont souvent d’une qualité douteuse, mais fallait bien rentabiliser au max ce séjour pour laquelle tu as prévu un énorme pactole “parce que les taux de changes sont super attractifs en ce moment et qu’il faut en profiter – hein Maman que tu vas me prêter des pounds ?”.
- Et bien sûr, les vêtements trop vieux, délavés, jaunis par la transpi (miam), boulochés, informes et que sais-je encore, ça va recta aux bonnes oeuvres ou carrément à la poubelle si trop abîmé.
« Bonnes » résolutions et shopping raisonné
Au final, le boulot est bien fait, trop bien fait oserais-je peut-être dire. Je me retrouve avec 1/4 de mon potentiel sape de départ.
Tristesse et désespoir ? Je craque et je reprends tout ? Même pas ! Le vide me met en joie, il signifie « prochains achats » et « nouveautés ». Mais gaffe, plus comme avant. Je veux du beau et du produit de longue vie. Ça signifie moins de crises d’achats compulsifs devant toutes les perpétuelles nouvelles tendances et gros recentrage sur les basiques.
Bordel, je vieillirais pas un peu, moi ?
Et il en fallait un énorme, de recentrage ; quand la bise fût venue, AUCUN pull digne de ce nom dans mon dernier quart de réservoir fringues, gosh ! (bah non, un pull c’est pas une pièce « hit-fashion-tendance, you know what I mean »).
[rightquote]Mon premier pull à 54 euros ! FOU ![/rightquote]C’est donc là que j’en reviens à mon Gap. Dans ma quête j’ai appris que la-dite marque faisait des réduc sur les pulls justement. Ça valait le coup de pénétrer chez Gap (ou est-ce l’inverse ? Gap qui m’a p… Bref). Je suis ressortie avec un pull tout simple, gris, une fermeture éclair sur l’épaule gauche comme unique fantaisie. Un pull à 54€, même soldé. Impensable il y a quelques semaines pour moi.
Mais la coupe est nickel et la matière c’est bien simple, aucune comparaison possible avec mes anciens fournisseurs. Il y a un mois ça m’aurait fait mal au derche : « 54€ pour ça ! T’aurais pu les investir dans une pièce plus hype ma pauvre gourde ».
Je suis rentrée chez moi avec un seul vêtement – quand auparavant j’associais virée shopping avec quantité – et en me demandant pourquoi je me contentais parfaitement de cette prise unique. Après avoir eu l’impression d’être passée par toutes sortes de looks imaginés et inimaginables, la définition de mon style se stabilise enfin. Je veux me constituer une base de qualité, durable et belle à la fois, ce qui veut dire aussi beaucoup moins de vêtements car plus cher.
Est-ce que ça signifie que je vieillis ? La maturité du vêtement ça existe ? Ou est-ce que tout simplement je deviens une vieille conne ? Je n’ai pas la prétention de te dire que l’Ayatollah de la mode m’a donné les tablettes du shopping et ses dix commandements et qu’il faut suivre tout ce que je viens de te dire : jeter la moitié de ses fringues et claquer 50 boules dans un basique.
Non, chacune a son propre rapport à la mode, la chose importante c’est qu’il évolue.
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Les Commentaires
J'ai aussi des fringues de "marque" qui me durent aussi depuis des années.
MAIS j'ai aussi des fringues H&M/Zara et de "marque" qui ne durent pas longtemps et qui s'abime avec les lavages. Que se soit de la marque ou non j'ai connu ce genre de problème alors...
Maintenant je regarde la composition/matière et j'achete en fonction. Je croie qu'il n'y a pas que du bon dans toutes les boutiques. Qu'elles soit chère ou non. Y'a des choses bonnes mais aussi mauvaise.