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Tu entres à l’internat ? Voici ce à quoi tu peux t’attendre !

Intégrer un internat peut être stressant, mais ces établissements réservent en fait de bien jolies choses ! Les membres de la rédac qui y sont passées te racontent pourquoi tu vas très probablement kiffer.

Tu fais ta rentrée à l’internat pour la première fois ? Tu as l’impression que ça va être la pire année de ta vie parce que personne ne te parle et qu’on t’a confisqué ta bouilloire ?

Quitter le cocon familial, peut-être pour la première fois de sa vie, n’est pas la chose la plus évidente qui soit. Les têtes de tes colocataires inconnu•es sont loin d’être sécurisantes et familières, mais la bonne nouvelle, c’est qu’elles vont le devenir.

L’internat, c’est souvent synonyme de bons souvenirs pour le restant de ta vie, voire de meilleur•es ami•es pour les années à venir.

Si tes angoisses sont tenaces, voici ce que l’on peut te raconter sur notre propre expérience d’internat.

Pourquoi va-t-on à l’internat ?

Le critère géographique est souvent le premier pris en compte pour l’intégration d’un internat, que ça soit de la part de l’interne ou de l’établissement qui l’accueille.

En général, si tu recherches un lycée loin de chez toi, c’est pour une option particulière. Ça a été le cas de Léa Castor, notre illustratrice-graphiste émérite :

« J’ai été à l’internat de la seconde à la terminale.

J’habitais à une heure de mon lycée parce que j’avais choisi de faire arts plastiques et à la campagne, c’est pas le genre d’option qui court les rues. »

Mais il y a aussi la question des horaires, comme cela a été le cas pour Manon, notre épatante et tonitruante secrétaire de rédaction :

« J’ai été à l’internat de la seconde (en milieu d’année) au début de la terminale.

Si mon lycée n’était pas situé très loin de mon domicile familial, peu de transports en commun étaient adaptés à mes horaires de cours. J’ai donc rejoint la grande famille de l’internat. »

J’ai de mon côté intégré l’internat du lycée où je faisais ma classe préparatoire, et ce pour la deuxième année seulement.

J’habitais à 45 min de mon établissement et j’ai fait le choix pour la nouvelle année de ne plus subir le train quotidiennement, histoire de m’enlever de la fatigue et surtout rester dans le climat studieux si cher aux classes préparatoires.

L’internat, l’école de l’autonomie

Intégrer l’internat, c’est un premier pas vers l’autonomie. Pas complètement non plus, il y a des couvre-feux, des interdictions et des horaires à respecter en tout sens (comme le dîner à 18h30)…

Néanmoins, une chose est sûre, c’est que tu n’es plus confronté•e à l’autorité parentale au quotidien ! Et c’est quelque chose qui enthousiasmait Léa :

« J’étais très excitée de m’éloigner du nid, tout comme mes grands frères l’avaient fait avant moi. Pas que mes parents étaient pas cool, juste que rêvais déjà d’être un peu plus indépendante. »

Tu vas donc devoir te gérer, gérer ton rythme de travail, les besoins du quotidien, les petits tracas comme les petites responsabilités !

Ça va être le moment de prendre la main sur tes précieux deniers (eh oui, c’est toi qui vas devoir t’acheter en express des copies doubles si t’en as plus dans la semaine) et de laver tes culottes si tu tombes en rade.

C’est donc un premier pas décisif vers la vie d’adulte !

L’internat, l’apprentissage de la vie en communauté

On n’est jamais seul•e à l’internat !

Tu vas tout de suite te retrouver en compagnie d’une multitude d’autres personnes qui sont dans la même situation que toi : un peu paumé•es, un peu intimidé•es, intégrant à tâtons cette nouvelle vie, mi-autonome mi-communautaire.

Figure-toi que tout ceci rapproche les gens ! Incroyable, non ? Manon aussi avait quelques appréhensions :

« Avant d’arriver à l’internat, j’avais un peu peur. Pas de ne plus passer le plus clair de mon temps chez papa/maman… Mais plutôt de vivre au quotidien avec des personnes que je connaissais alors plus ou moins bien.

Ça voulait dire que les autres allaient me voir en pyjama, avec une tête dans le cul au réveil… ou même m’entendre ronfler la nuit ?!

Et en tant qu’adolescente, j’avais peur un peu de tous ces petits détails. Mais ces craintes se sont vite dissipées. Car on est tou•tes dans la même merde. »

L’internat est synonyme de vie en communauté. D’ailleurs les chambres ne sont pas forcément individuelles, et dans certains bâtiments, l’intimité est un concept surfait. Admirez donc :

« Ce qu’il faut savoir, c’est que mon internat était pour le moins… particulier ! Je pense que c’était l’un des derniers établissements où les chambres étaient finalement des « box » (oui, comme pour les chevaux).

C’est-à-dire que les murs s’arrêtaient à 50cm du plafond, qu’en se mettant debout sur son lit on voyait nos voisines de « chambre » et que nos portes étaient des rideaux.

Pour l’intimité, il fallait repasser. Mais au final, il y avait des points positifs. On était comme une sorte de grande famille en colo. »

Mais on s’y fait, à l’exemple de Léa :

« Quand tu vis avec des gens, ton intimité ne prend pas la même dimension. Ça nous arrivait souvent avec ma pote d’être torse nu, juste parce qu’on trouvait ça plus confortable haha ! »

À lire aussi : Le soutien-gorge est-il vraiment utile ?

De mon côté, je vous avoue qu’on squattait directement chez les autres en sortant de la douche (donc en serviette de bain ou en peignoir), ou en petit pyjama, et qu’on en avait globalement rien à faire.

C’est ça aussi l’internat : vivre ensemble en se souciant peu du regard des autres, en se confectionnant finalement une famille d’adoption !

L’internat, le soutien derrière la porte d’à côté

S’il y a bien un avantage à intégrer un internat, c’est l’esprit d’entraide qui sévit entre ses murs. C’est quelque chose qui a marqué Manon :

« Clairement, l’internat était un vivier d’entraide.

Le soir, quand on galérait sur des devoirs à rendre et que l’on n’avait pas fini avant le couvre-feu, on se cachait en petit groupe dans la salle de bains. On s’aidait et c’était beau à voir. »

L’entraide est aussi et surtout psychologique.

Un coup de mou ? Il suffit d’aller trouver une parole réconfortante ou un paquet de mouchoirs dans une chambre à proximité, VOIRE un chocolat chaud en poudre chez quelqu’un qui a réussi à cacher une bouilloire dans sa chambre.

Quand j’étais à l’internat, un petit coup frappé à la porte de ma voisine et on se retrouvait à regarder le dernier épisode de Glee ou la captation de la comédie musicale Le Roi Soleil. On prolongeait ensuite nos discussions en allant prendre nos douches dans des cabines côte-à-côte !

Souvent, dans les internats sont organisés des événements internes, comme des « Secret Santa » qui consistent à tirer au sort une personne à qui vous allez offrir un petit quelque chose pour Noël.

Vous vous retrouvez à devoir acheter un cadeau pour une personne qui vous est totalement inconnue, et même si ça fait un peu stresser, c’est au final super convivial !

Les anecdotes marrantes de l’internat

La vie à l’internat n’est jamais sans rebondissements !

Il se passe toujours tout un tas d’événements car l’internat abrite généralement des gens drôles et/ou originaux qui viennent apporter du piment à ton quotidien.

Entre vous, ça va être la fête des blagues, des potins, des trucs que vous savez avant tout le monde et des anecdotes que vous allez raconter aux externes (qui vont être super jaloux).

Quand il neige, attendez-vous à une bonne vieille bataille de boules de neige ! Attendez-vous aussi à découvrir les talents cachés de vos colocataires (les miens chantaient l’opéra ou peignaient des tableaux dans le style 18e siècle).

Léa a de son côté exposé son propre talent :

« Quand j’y repense on était finalement assez sages mais ça nous empêchait pas de beaucoup, beaucoup rigoler. Je faisais profiter tout le bâtiment de mes talents (tousse très fort) d’accordéoniste… »

Préparez vos meilleurs pièges (super souvenir : la cinquantaine de ballons de baudruche gonflés dans ma chambre), des surprises sur les portes de vos voisin•es…

Préparez-vous aussi à devoir faire comme si vous étiez parfaitement sobres devant les surveillants quand vous devez rentrer à 22h mais que vous sortez de soirée !

Et préparez-vous, enfin, à des moments moins sympas, comme le souligne Manon (on l’a tou•tes vécu) :

« Bien sûr, tout n’est pas rose, il ne faut pas se voiler la face. Mais même les désagrément deviennent des forces.

Survivre à une alarme incendie à 3 heures du matin alors que tu n’as qu’UNE SEULE ET UNIQUE ENVIE : DORMIR, c’est chiant. Mais ça rapproche aussi, parce qu’on est tous dans le même bateau.

Il y aura aussi toujours des embrouilles au sein d’un internat, mais c’est pas grave ! Ça apprend à bien s’entourer ! »

Sur ces belles paroles, je te souhaite une bonne rentrée et surtout une bonne première année à l’internat ! Prends le temps de kiffer, surtout !

À lire aussi : Les bases d’une colocation saine : argent, propreté, intimité…


Les Commentaires

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Avatar de Ann-ly
10 septembre 2017 à 18h09
Ann-ly
Je suis depuis depuis un peu plus d'un an dans un "internat spécialisé" (une clinique soins-études en réalité mais son fonctionnement en tout cas pour le pôle psy est assez proche de celui d'un internat, à part que les surveillants sont des infirmiers qui font trois roulement par jour (matin après-midi nuit) et qu'on a des rendez-vous avec des soignants/psychiatre/psychologue/interne). Chez nous, il y a trois fonctionnement différents: l'hôpital de jour dont les élèves sont comme des externes, ceux de l'hôpital de semaine qui sont comme dans un internat classique où ils rentrent chez eux du vendredi soir au dimanche soir, et les temps-plein dont je fais partie, où on a 6 semaines de vacances chez soi durant toute l'année (civile hein, pas scolaire, on est aussi là pendant une grande partie des vacances d'été) réparties en dix jours à Noël, une semaine à pâques et trois semaines et demi l'été, vacances qui sont communes à l'hôpital de jour et à l'hôpital de semaine, et six nuits chez soi à répartir de août à décembre et huit de janvier à juillet. Si j'ai choisi d'aller là-bas c'est surtout pour les soins, car mon état psychique était trop grave pour un simple suivi en libéral, et même trop grave pour l'hôpital de jour, c'est pourquoi je suis partie en temps-plein alors que je suis à 40 minutes en bus de la clinique.
Mais vraiment l'ambiance est la même que dans un internat classique, ainsi que dans le fonctionnement en large: je vais surtout parler des temps-plein car c'est ce que je connais le mieux: il y a deux unités qui sont dans deux ailes d'un même bâtiment.
Dans l'autre unité, les nouveaux élèves arrivent le plus souvent en chambre double, puis passent au bout d'un mois ou deux en chambre simple. La salle de bain se trouve à l'intérieur de chaque chambre. La plupart des chambres, même les chambres simples, sont assez grandes, avec deux voire trois armoires murales, et les chambres doubles comportent un paravent. Bien sûr, la non-mixité est respectée dans les chambres doubles, mais il n'y a pas d'étage "garçons" ni d'étage "filles", et il y a deux niveaux de chambres.
Dans mon unité, il n'y a que des chambres simples, sur trois niveaux, le rez-de-chaussée et deux étages. Souvent le rez-de-chaussée est en priorité pour les élèves avec de grosses difficultés psychiques, mais il y a peu de changement de chambre (depuis que je suis là, il y en a eu trois: moi qui suis passée du premier étage au rez-de-chaussée, un élève qui était au deuxième et qui est passé au premier, et une nouvelle qui a profité d'un départ récemment et qui est passée du premier au deuxième étage. Après je sais que les médecins veulent monter une patiente du rez-de-chaussée dans les étages car elle va mieux, mais qu'ils attendent le prochain départ), mais c'est en fonction de l'état des élèves et de la disponibilité des places. Chez nous par contre notre salle de bain est la pièce en face de notre chambre (sauf pour moi et je me suis toujours demandé si l'architecte n'a pas voulu faire une énorme blague aux élèves qui ont été dans ma chambre: Ma salle de bain se trouve à l'autre bout du couloir, devant l'infirmerie et à l'entrée du service, et j'ai la cuisine devant ma chambre, ainsi que le salon et la buanderie à côté: je ne vous dis pas le boucan que j'ai le vendredi et le samedi soir). Par contre, nos chambres sont beaucoup plus petites: nous avons une petite armoire dans notre chambre, et nous avons une armoire murale dans la salle de bain (sauf moi, car en plus d'avoir cette dernière à l'autre bout du couloir, elle est trop petite pour y caser une armoire. J'ai juste une planche au dessus du chauffage pour caser quelques affaires, du type ma trousse de maquillage, ma trousse de toilette et mon sèche-cheveux. Quand je vous dis que ma salle de bain est une énorme blague:facepalm, un bureau, un lit et des étagères, plus ou moins nombreuses en fonction des chambres (et évidemment avec la chance que j'ai, je fais partie des chambres à en avoir le moins). Il y a également deux boutons au mur qui sont les sonnettes et le seul signe que l'on est dans une chambre d'hôpital et non d'internat.
La cohabitation avec d'autres jeunes devient de plus en plus difficile pour moi, car même si je ne suis pas encore en état de passer à l'hôpital de jour pour l'instant, je ne suis plus en phase critique comme le sont les nouveaux élèves, et j'ai beaucoup de mal à m'adapter à eux, car ils sont particulièrement excités le soir, alors que je me couche très tôt à cause de la fatigue accumulée dans la journée à essayer de tenir le coup en cours et à bosser le reste du temps, car je passe mon bac cette année, et je tiens à l'avoir. Les nouveaux élèves ont eux des emploi du temps aménagés, pour reprendre les cours en douceur après de longues périodes d'interruption scolaire, et donc ont moins de contraintes scolaires (mais ne croyez pas que j'étais pareille à mon arrivée, comme ne cessent de me répéter les infirmiers pour les excusez du bruit le soir: j'ai eu deux mois d'interruption en seconde mais j'ai bossé tout l'été pour rattraper mon retard, et j'ai démarré à emploi du temps complet en 1ere, puis j'ai été aménagée en décembre sous le forcing du psychiatre, jamais par choix) et moins de fatigue. Je sais qu'eux sont étonnés quand ils me voient travailler dans la cuisine sur la pause déjeuner, le mercredi après-midi et le samedi matin, mais j'essaie de tenir un rythme intense pour m'accrocher aux cours lorsque ça va mal comme je l'ai toujours fait.
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