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Culture

D’où vient cette vidéo dans laquelle une femme envoie bouler les harceleurs de rue à New York ?

Depuis hier, la vidéo d’une nana qui remballe des harceleurs de rue fait son petit ramdam sur la Toile. Mais d’où vient-elle et qui est cette fille ?

— Article initialement publié le 23 décembre 2016

Depuis hier matin, cette vidéo publiée par Basit Ali, un artiste américain, connaît son petit buzz sur Facebook — 22 millions de vues en 22h à l’heure où j’écris ces lignes.

On y voit une jeune femme, habillée en jean-blouson, déambuler dans les rues de New York et répondre sans hésiter aux relous qui l’interpellent dans la rue. En gros, le quotidien de toutes les filles dans de (trop) nombreux pays dans le monde.

Comme souvent sur les réseaux avec ce genre de vidéos : peu de contexte, pas vraiment de source. D’où ça vient, qui est cette fille ? Pourquoi fait-elle ça ?

Le Basit Ali en question a récupéré la vidéo on ne sait où, y a ajouté deux bandes blanches — il ne manque plus qu’un emoji ?  pour que le cliché soit complet (si vous voyez ce que je veux dire) — et l’a balancée sur sa page, sans venir dire d’où elle venait, ni ce qu’elle représentait.

Pas de contexte, pas de source

Précisons qu’il a fini par poster, 15h après avoir diffusé cette vidéo et qu’elle ait atteint plusieurs millions de vues, la vidéo source, dans un simple commentaire, sans toujours préciser sa nature.

Alors si, il y a quand même un crédit, mais qui en dit peu : Jukin Media. Il faut solliciter Google pour trouver que cette boîte achète et revend les droits de vidéos d’anonymes qui font leur petit buzz sur la Toile.

Une autre recherche dans Youtube, composée de mots-clés savamment choisis « jukin media girl joke new york walking », permet de retrouver cette vidéo et de se rendre compte que c’est une parodie — avec des acteurs dans le rôle des relous.

jukin-media-girl-joke-new-york-walking

« BEST CATCALL parody »

Voici la version originale, car il est important de rendre à César…

Et le casting complet est sous la vidéo, « dans la barre d’infos », comme y disent. Avec tous les crédits : les noms des comédiens, de l’auteur, du monteur.

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Une parodie d’une vidéo qui avait buzzé en 2014

Cette vidéo — qui est donc UNE PARODIE, reprécisons-le — date de 2014 et fait référence à une autre vidéo qui avait fait le buzz en 2014, où on voyait une fille apostrophée dans les rues de New York (43 millions de vues à ce jour).

Bravo Shannon Burke !

La comédienne qui déambule s’appelle Shannon Burke, elle joue dans une troupe d’improvisation avec laquelle elle a réalisé cette vidéo.

Elle a posté cette photo sur son compte Instagram il y a quelques heures pour en confirmer la maternité :

(Attention, elle n’a rien à voir avec l’autre Shannon Burke qu’on peut trouver sur Google et qui est animateur radio.)

La pénibilité du freebooting

Si on peut saluer le fait que cette vidéo connaît un retour de buzz (le signe sans doute que les filles en ont plus qu’assez d’être victimisées dans l’espace public), il est important de s’interroger sur la provenance des vidéos réuploadées sur les réseaux sociaux, sans la moindre source ou le moindre contexte.

Sans système de reconnaissance et de paternité des vidéos, Facebook et Twitter facilitent le freebooting, cette technique qui consiste à récupérer une vidéo n’importe où sur l’Internet et à la réuploader en son nom sur les réseaux.

Vous pouvez ensuite reprendre à votre compte pépouze le buzz et la célébrité qui en découle.

Notons, pour être exhaustifs, que Facebook annonce l’arrivée d’un logiciel de ce style sur sa plateforme.

Au-delà du vol de contenu (un vrai fléau sur le réseau pour ceux qui le produisent), cette technique permet aussi d’empêcher les véritables auteur•es de bénéficier du buzz, et même de détourner le sens et le message de la vidéo originale.

Alors n’oubliez pas : ce n’est pas parce que c’est publié sur Facebook ou sur Twitter que c’est 100% authentique. Faites vos recherches !


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

4
Avatar de Tracks.
24 décembre 2016 à 20h12
Tracks.
Je rebondis que sur un détail si je puis dire mais... la vidéo originale (celle de 2011) est tellement oppressante C'est quand même dingue de pas pouvoir se balader tranquille sans avoir de reflexions, de remarques ou pire de mec qui nouis suive sans avoir a aucun moment ouvert la bouche
2
Voir les 4 commentaires

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