Pour l’inconditionnelle de Woody Allen que je suis, la sortie d’un nouveau film du réalisateur américain est un événement en soi, d’autant plus quand Penélope Cruz, l’une de mes actrices préférées est à l’affiche. C’est donc pleine d’attentes que je me suis précipitée au cinéma pour la sortie américaine du film.
Un titre, des personnages, une ville
D’abord le titre : Vicky et Cristina sont deux touristes américaines venues passer l’été en Europe. L’une, Vicky (Rebecca Hall), estime que souffrir par amour est sans intérêt. Elle est donc fiancée à un gars raisonnable, sans passion, avec lequel elle doit se marier à la fin de l’été. A l’opposé, sa meilleure amie, Cristina (Scarlett Johansson), considère l’amour comme une épreuve faite de douleur, de passion et de sentiments forts… C’est en rencontrant Juan Antonio (Javier Bardem) lors d’un vernissage que ces différentes conceptions des relations amoureuses vont se confronter. Le cocktail devient encore plus explosif et passionnel avec l’intervention de Penélope Cruz dans le rôle de Maria Elena, l’ex-femme de Juan Antonio dont il n’arrive pas à se séparer.
Et pour revenir à l’explication du titre, le troisième mot est Barcelona, comme la ville bien entendu… Les oeuvres de Gaudi, le vin, des airs de guitare, le soleil, la cathédrale, autant d’éléments qui donnent au mélange sexualo-amoureux un sens et un ton tout particulier.
Un film DE Woody Allen
Dans Vicky Cristina Barcelona, on retrouve des thèmes chers à Woody Allen : l’amour, la sexualité, la monogamie, la passion… On retrouve aussi la liberté totale avec laquelle le réalisateur américain a l’habitude de traiter ce genre de sujets, sans aucun tabou. Au nom de la recherche du bonheur, toutes les combinaisons sont possibles, envisageables… Le retour de la morale n’est pourtant jamais bien loin, donnant au film un ancrage dans la réalité épatant.
Mais Vicky Cristina Barcelona est avant tout une comédie. Les moments absurdes et cocasses sont nombreux et font souvent oublier qu’au final aucun personnage n’est heureux dans sa relation.
Penelope Cruz/Scarlett Johansson : une rencontre PAS A LA HAUTEUR
© Warner Bros. France
L’un des grands attraits du film est bien entendu l’association Penélope Cruz/Scarlett Johansson. La brune ténébreuse contre la pulpeuse blonde, la rencontre s’annonçait enflammée ! Mais le combat n’a pas eu lieu… Dès sa première apparition (relativement tardive), Penélope Cruz écrase par K.O une Scarlett Johansson cantonnée à un rôle attendue de fille lassive, vaguement provocatrice… Penélope Cruz se revèle, une fois de plus, détentrice d’une formidable énergie qui donne à sa relation avec Javier Barden un tour intéressant.
Le combat Penélope/Scarlett a volé l’affiche aux autres acteurs du film qui, pourtant, font un travail tout aussi marquant. Rebecca Hall, dans le rôle de Vicky, est un personnage moteur. Son interprétation de la fille sage, rangée, dont les certitudes sont remises en cause par ce voyage en Espagne est exceptionnellement juste.
Dernier élément important : la voix off. Tout le film nous est narré, une narration qui aurait pû déranger mais qui ici ne fait que renforcer l’impact de ce que Woody Allen cherche à montrer…
Les Commentaires
Le film est assez agaçant en fait. Il ne se passe rien, tout est prévisible, et les personnages sont caricaturaux au possible (la blondasse débridée un peu nympho sur les bords, l'espagnole au sang chaud, la jeune fille sage boulversée par le Dom Juan -oh my god! que dois-je faire?- le fiancé raplapla et effectivement le séducteur/artiste maudit/ au sang chaud/ténébreux/ incompris).
Woody Allen film très mal, est avart dans la construction de ses images, mais là c'est pire que tout. On prétend que c'est pour rendre l'impression "de la vraie vie avec des vraies gens", mais c'est surtout de la flemme. Dans sa caméra, Barcelone est presque moche.
Le tout se déroule dans une ambiante bobo chic à vomir, du genre je fais des allers retour non stop Madrid-New York pour le fun, "chérie, si on se mariait à Barcelone, puis ensuite on pourrait faire une grande cérémonie à New York ?", ou alors "Je ne sais pas où j'en suis, je vais réfléchir en France".
Peut cher. Ils sont bien malheureux. Je n'ai aucune pitié pour ces histoires de bourges arrogants qui ne savent pas quoi faire de leur pognon et qui passent leur temps à fantasmer comme des ados de 15 ans sur leurs vie "misérables". En fait, Woody Allen se fait plaisir en s'identifiant à Javier Bardem.
Pour de vraies histoires d'amour, qui servent à quelque chose, avec de l'émotion, regardez plutôt New York, New York, ou Harvey Milk.