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Voyages

Comment voyager dans toute l’Europe ET faire de bonnes actions

Ninon s’est engagée dans l’association Les Jeunes Européens à 16 ans. Aujourd’hui, elle en a 21 et elle est la vice-présidente de sa branche française. Elle témoigne de son quotidien, et de ce que lui apporte son engagement.

Publié le 24 janvier 2018

Ninon a 21 ans. Elle est en troisième année de licence de sciences de l’éducation. À côté de ses études, elle est engagée dans l’association Les Jeunes Européens, de laquelle elle est vice-présidente depuis septembre.

Elle vient raconter son quotidien, entre un verre avec ses potes et un rendez-vous avec des ministres, et expliquer pourquoi elle pense que chacun et chacune d’entre nous devrait s’engager.

La découverte de l’associatif

Lorsque j’étais au lycée, j’ai eu de gros problèmes de santé. J’ai été beaucoup à l’hôpital, et de par les longues heures d’ennui, j’ai réfléchi à ce que je voulais faire de ma vie.

À l’époque, j’avais tendance à beaucoup faire la fête, et je me suis demandé ce qui manquait à mon quotidien pour être épanouie. La réponse était simple : je voulais être utile.

Dès ma sortie de l’hôpital, je me suis jetée sur la première opportunité d’engagement que j’ai trouvée.

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J’avais à cette période vaguement des idées de gauche, bien que ma famille n’était absolument pas partisane. Je me suis donc tournée vers le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), qui m’a ouverte à de nouvelles possibilités.

Avec le MJS, j’ai participé à de nombreuses actions politiques géniales. J’ai fait du terrain en entrant dans une équipe de campagne, et j’ai aidé lors d’élections municipales, cantonales et européennes.

Durant cette période, j’étais très intéressée par le projet européen du Parti Socialiste.

Or, je me suis rendu compte en faisant campagne pour les élections européennes que la plupart des citoyens ne comprenaient pas ce qu’était l’Union européenne, comment elle fonctionnait ni quel rôle ou quelle part ils avaient à y prendre.

Cela m’a beaucoup questionnée. Comment voter lorsqu’on n’a aucune idée de ce qu’est le système européen ? J’ai compris qu’il y avait un gros manque d’éducation civique là-dessus.

C’est comme ça que je suis arrivée chez Les Jeunes Européens à 16 ans.

Permettre aux jeunes de s’approprier l’Europe

L’association Les Jeunes Européens est transpartisane, ce qui signifie qu’elle n’est affiliée à aucun parti politique.

Cependant, elle n’est pas apolitique : nous promouvons l’idée d’une Europe plus intégrée, plus démocratique, à travers ce que nous appelons le fédéralisme.

Nous souhaitons que l’Europe soit plus proche des citoyens, et que les jeunes aient plus de place dans la démocratie européenne.

Pour cela, nous essayons de faire en sorte qu’elle soit moins perçue comme « bureaucratique », et de sensibiliser les citoyens afin qu’ils se l’approprient.

L’association développe ce programme dans une trentaine de pays d’Europe (membres de l’UE ou non), comme l’Allemagne, l’Italie ou même la Suisse.

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Mes débuts chez les Jeunes Européens

Lors de mon arrivée, ma mission était de sensibiliser les jeunes des « quartiers populaires » de Bordeaux au projet européen.

Je faisais cela sous forme de jeux, d’activités : mon appartement s’était transformé en atelier de peintre à force de créer ces supports !

Deux ans plus tard, j’ai été élue responsable du programme pédagogique des Jeunes Européens.

Nous intervenons auprès de jeunes de 6 à 25 ans dans les écoles, et mon rôle était de coordonner cette organisation, ou encore de former les bénévoles à intervenir.

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Car oui, expliquer ce qu’est l’Europe dans toute sa richesse de manière sympa et sexy, ce n’est pas inné.

Ce rôle m’a menée à beaucoup d’opportunités. Le président de l’association a cru en moi et a su me pousser à me lancer. J’ai même pris la parole lors d’une conférence à la COP21 !

Suite à ça, on peut dire que je me suis spécialisée. Je suis un peu devenue « l’experte » de l’asso sur comment parler de citoyenneté européenne avec des jeunes de quartiers populaires.

J’ai donc logiquement essayé d’étendre le programme dans toute l’Europe.

Le quotidien d’une « responsable associative »

Depuis septembre, je suis vice-présidente en charge du développement associatif des Jeunes Européens.

La vie de « cadre associatif » n’est pas de tout repos. Mon quotidien se partage entre les nombreux mails à traiter, les soirées de réunions par Skype interminables, les déplacements constants à l’étranger…

J’ai été amenée à vivre des expériences incroyables : voyages, recrutement d’une employée, rendez-vous avec des ministres… Et j’ai surtout rencontré énormément de personnes formidables aux parcours variés.

Alors oui, ce train de vie implique de faire des choix. Mais quand j’y pense, je me demande ce que je ferais si je n’étais pas ainsi engagée. Je veux dire, que font donc les gens quand ils n’ont pas de réunions Skype ?

Ceci n’est pas Ninon, mais ceci parle aussi d’engagement.

Plus sérieusement, je veille tout de même à ce que

ma vie ne se résume pas à mon asso. Je ne me définis pas par mon engagement. J’ai une vie tout à fait normale, des potes, une famille, un mec.

J’ai simplement besoin d’être plus organisée.

Je suis des études, j’ai des projets d’avenir non-associatifs : j’aimerais faire de la recherche sur la formation des enseignants et sur comment améliorer le système éducatif français.

D’ailleurs, heureusement que j’ai une vie à côté, car je ne vais pas la passer aux Jeunes Européens ! Il va aussi falloir laisser la place aux nouveaux.

« Pas besoin d’étudier la citoyenneté pour être citoyen »

Mon engagement n’a pas toujours été facile. Je suis une femme, jeune, sans compétences ni connaissances universitaires sur l’Union européenne. Je ne sors ni de droit ni de Sciences Po contrairement à beaucoup de mes collègues.

C’est vrai qu’on n’en parle jamais, mais on se sent souvent « pas à sa place ».

Chez moi, ça s’est calmé après mon élection en tant que vice-présidente. J’ai du faire campagne, apprendre à me vendre, me comparer à mes adversaires, aussi. Je me suis rendu compte que je me préférais !

Et puis, je me kiffe dans ce sens là,  je me dis « Waouh, c’est cool, j’ai l’impression de participer complètement à la vie politique ! ». Chacun a sa place là-dedans, on a sa place parce qu’on est soi.

Je n’ai pas été sélectionnée pour mes capacités intellectuelles, mais pour mon envie de travailler, de participer à quelque chose de commun, de développer des compétences autres que celles que l’université apporte.

La citoyenneté, ce n’est pas des compétences, c’est juste être, être en société, exister et dire ce en quoi on croit.

La première fois que j’ai eu un rendez-vous avec un ministre, juste après avoir été élue, j’étais vraiment stressée.

Mais au fur et à mesure, on apprend énormément, et aujourd’hui c’est même à moi de gérer le syndrome de l’imposteur de mon équipe.

Il faut aussi être capable de remettre l’associatif à sa place : ce n’est pas parce qu’on gère une grande asso qu’on doit considérer chaque question y étant liée comme importante.

On change le monde, mais l’associatif reste de l’associatif, pas besoin de se rendre malade. Ça devrait être pareil pour un job !

Ce que mon engagement m’apporte

Cette association m’a apporté autant que ce que je lui ai apporté.

J’ai développé des compétences que l’université ne pourra jamais m’apprendre : rester zen en réunion avec une cinquantaine d’hommes âgés qui te coupent la parole et ne t’écoutent pas, faire passer réellement des idées à des personnalités politiques, donner confiance en eux à mes bénévoles, les faire grandir dans l’asso pour qu’ils y trouvent leur place…

J’ai aussi appris à parler en public, devant beaucoup de monde, aujourd’hui je n’ai vraiment plus aucun stress devant un prof pour un oral !

L’engagement associatif reste un milieu et un moyen d’expression citoyen dans lequel je me retrouve énormément.

À lire aussi : Ode au bénévolat, qui m’a appris tant de choses

Une fois qu’on se rend compte qu’on a un réel pouvoir de changer les choses, ça devient comme une drogue ! Durant mon engagement, ça ne m’est jamais arrivé de me sentir inutile.

On a parfois participé à l’élaboration de la loi en glissant des mots aux députés !

Ça a aussi aiguisé mon regard sur la société. J’ai compris qu’il y avait en quelques sortes des catégories de citoyens, que de par leurs connaissances des institutions, certains avaient beaucoup plus de pouvoir que d’autres.

C’est pour ça que je considère que sensibiliser les gens est un réel acte citoyen. Mes missions sont doubles : il y a la partie « lobbying » où je travaille avec les politiciens, et la partie sensibilisation auprès d’autres personnes.

Engage-toi ! (Car c’est sympa)

En prenant du recul, je me dis que c’est fou que la société française, malgré tous ses défauts, permette de faire entendre ainsi la voix d’associations qui ont un réel pouvoir dans la société.

Que la voix d’une jeune femme de 17 ans puisse vraiment avoir de la portée.

Ceci n’est toujours pas Ninon, mais ceci parle encore d’engagement

Ce n’est peut-être pas très politiquement correct de dire cela dans un contexte où les associations reçoivent de moins en moins de subventions.

Mais on nous donne une place encore aujourd’hui, et si nous ne continuons pas à la prendre, on ne nous la laissera pas.

Tout le monde peut s’engager, tout le monde devrait s’engager. Pour moi, on ne peut pas réduire sa citoyenneté à aller voter une fois tous les cinq ans.

Je n’ai pas un profil spécifique ni exceptionnel, mais j’ai pu le faire. S’engager, peu importe dans quelle association ou structure, c’est source d’amis, de compétences, de connaissances…

Il y a plein de sujets associatifs sur lesquels on a l’impression qu’il faut avoir fait des études pour participer. Mais c’est faux ! On peut tout à fait se former sur le tas, on peut arriver jeune, sans expérience, ce qui compte, c’est l’envie !

Alors engage-toi !

Si tu as envie de te lancer dans l’aventure :

  • Tu peux chercher dans ton établissement des associations lycéennes ou étudiantes.
  • Il existe des mouvements de jeunesse tels que le MJS pour quasiment tous les partis politiques.
  • Des associations culturelles, sportives, de toutes sortes existent certainement dans ta ville. Renseigne-toi auprès de ta mairie !
  • Tu peux même créer ta propre association !

Sinon, lis les autres articles de madmoiZelle à ce sujet, tu y trouveras certainement des idées ?

Et toi, es-tu engagée dans une association ? Qu’est-ce que ça t’apporte ? Si tu ne l’as pas encore fait, aimerais-tu en rejoindre une ? Viens nous dire ça dans les commentaires !

À lire aussi : « Agir ! (Mais pour faire quoi ?) », l’engagement politique des jeunes illustré par Pénélope Bagieu

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Les Commentaires

3
Avatar de Leona B.
24 janvier 2018 à 00h01
Leona B.
y'a t'il des madz qui ont été en Hongrie? comment ça se passe la bas?
J'y ai vécu 9 mois mais pas du tout dans ce domaine. Si tu as des questions, ma boite à MP est ouverte
1
Voir les 3 commentaires

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