La version française du Huffington Post, dont le partenaire économique n’est autre que le journal Le Monde qui représente 34% du capital, a finalement été lancée ce matin après un départ initialement prévu en novembre dernier.
Arianna Huffington, co-fondatrice du Huffington Post.
Si la déclinaison française est donc plus neuve encore qu’un nourrisson fraîchement sorti d’un utérus, la version américaine du Huffington Post a déjà fait ses preuves outre-atlantique : lancé en 2005 par Arianna Huffington, Kenneth Lerer et Jonah Peretti, le journal libéral (ce qui est ici l’inverse de « conservateur ») d’information exclusivement en ligne qui se vante d’accueillir 36 millions de visiteurs uniques par mois a pour vocation de couvrir une large palette de domaines, allant de l’actualité politique à la vie quotidienne en passant par la culture ou l’économie, le tout en se basant sur des collaborations et des sources externes diverses. En France, certaines célébrités des sphères politiques ou médiatiques seront chroniqueurs sur cette nouvelle plate-forme, comme Rachida Dati, Julien Dray ou Nicolas Bedos, pour ne citer qu’eux.
La version française se base pour l’instant principalement sur le bénévolat ; si 8 rédacteurs seront rémunérés, 200 blogueurs plus ou moins influents et plus ou moins jeunes écriront pour le site sans recevoir quelque rémunération que ce soit (j’anticipe vos interrogations : non, ils ne seront pas non plus payés en chocolat). Ce principe créant une petite polémique en France, Arianna Huffington profitait de sa venue dans nos contrées à l’occasion de la présentation officielle de la version française qui a eu lieu ce matin pour répondre aux interrogations des Echos. A la question Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent de ne pas les
[les blogueurs] rémunérer ?, elle a rétorqué :
C’est notre politique de ne pas les payer : ils bénéficient de notre pouvoir d’attraction, de notre plate-forme technologique.
Un échange de bons procédés qui a parfaitement réussi à la version américaine.
Cependant, comme tu as pu le lire un peu partout dans la presse ces derniers temps, c’est la désignation d’Anne Sinclair en tant que directrice éditoriale de la déclinaison française du HuffPo qui fait principalement débat. Les raisons ? Les voici :
- Pour beaucoup, elle ne serait pas « politiquement neutre » sachant qu’elle a soutenu la potentielle candidature à l’élection présidentielle de son époux, Dominique Strauss-Kahn, avant qu’il ne soit obligé d’y renoncer suite à aux évènement d’un certain 14 mai 2011.
- Certains internautes estiment que la crédibilité d’Anne Sinclair pourrait être entachée par les agissements supposés ou confirmés de son mari. Les auteurs de cet article, publié sur le site Ecrans.fr, écrivaient à ce propos que « l’ombre de son mari risque de peser dans la crédibilité du Huffington Post français, d’autant que l’affaire du Carlton lillois n’est pas close. ». Anne Sinclair a tenté de se justifier la semaine dernière dans le magazine Elle en déclarant : « Il va de soi que nous traiterons les sujets d’information qui se présenteront quels qu’ils soient. »
Ce matin, Arianna Huffington a justifié son choix en rappelant l’expérience journaliste d’Anne Sinclair, invoquant également ses connaissances en matière de « nouveaux médias » puisqu’elle a été directrice générale de e-TF1 de 1997 à 2001. En outre, pour éviter tout conflit d’intérêts, la co-fondatrice du HuffPo a déclaré que les sujets d’actualité ayant Dominique Strauss-Kahn pour acteur principal seraient couverts par le rédacteur en chef de ce nouveau venu sur la toile francophone, Paul Ackermann.
Et toi, es-tu inquiète quant à l’impartialité de ce nouveau site d’information ? Comptes-tu le mettre tout de suite dans tes favoris, ou préfères-tu attendre un peu que l’équipe ait fait ses preuves ?
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