« Nous sommes 100, mais en réalité, nous sommes des centaines de milliers. » Mardi 14 mai, dans les colonnes du Monde, 147 personnalités, dont les actrices Anna Mouglalis, Charlotte Arnould, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Judith Godrèche et Isild Le Besco, mais aussi les autrices Leila Slimani, Christine Angot et Vanessa Springora, ont publié une tribune réclamant une loi intégrale contre les violences sexuelles.
En finir avec l’impunité
« Qui nous écoute vraiment ? » s’interrogent les signataires, constatant l’impunité toujours bien ancrée des agresseurs et l’inaction des pouvoirs publics. « Nos prises de parole #MeToo ont révélé une réalité plongée dans le déni : les violences sexistes et sexuelles sont systémiques, pas exceptionnelles. Pour autant, une affaire semble en chasser une autre, qui nous écoute vraiment ? ».
Les signataires rappellent une réalité chiffrée « inacceptable » : en 2022, le taux de classement sans suite des plaintes pour violences sexuelles a « atteint le taux délirant de 94% ». Les signataires fustigent « les effets d’annonce sans suite » du gouvernement, et préviennent que « l’ajout du seul mot consentement dans la loi ne permettra pas de rattraper le retard abyssal de la France en la matière », comme s’y est engagé Emmanuel Macron en mars dernier.
Pour une loi ambitieuse et dotée de moyens
« Nous ne sommes pas des chiffres : femmes et hommes de tous milieux professionnels, nous nous rassemblons pour demander une loi intégrale contre les violences sexuelles et sexistes, ambitieuse et dotée de moyens. Car malgré le courage des victimes, c’est l’impunité qui grandit » abondent les signataires de la tribune. Cette loi doit être à la hauteur des enjeux :
Nous demandons une loi intégrale qui permettra de clarifier, entre autres, la définition du « viol » et du « consentement », d’introduire celle d’« inceste », de juger les violeurs en série pour tous les viols connus, d’élargir les ordonnances de protection aux victimes de viol, de faciliter la collecte de preuves, de créer des brigades spécialisées, d’interdire les enquêtes sur le passé sexuel des victimes, de permettre un accès immédiat et gratuit à des soins en psychotraumatologie, de donner enfin les moyens financiers à cette politique publique et aux associations qui la mettent en place.
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