Un moment historique pour le pays. Pour la toute première fois, les législateurs portent un projet de loi visant à ouvrir le mariage aux personnes de même sexe.
Un moment charnière dans le combat pour l’égalité
Derrière ce projet se trouve Jang Hye-yeong, membre du petit parti d’opposition « Justice ». Il est soutenu par douze autres législateurs appartenant aux gros partis du pays et vise à modifier le Code civil afin d’ouvrir le mariage aux personnes homosexuelles. Une démarche encensée par les défenseurs des droits humains, qui perçoivent ce projet de loi comme un moment pivot dans le combat pour l’égalité.
Comme le rapportent nos confrères britanniques du Guardian, la mesure, symbolique, n’a que très peu de chance d’aboutir. Elle fait néanmoins partie d’un triptyque de lois destinées à faire pression sur le gouvernement pour qu’il fasse évoluer la notion de famille, au-delà des critères traditionnels : deux autres lois concernent l‘union civile et l’accès à la fécondation in vitro pour les femmes non mariées.
Redéfinir le modèle familial
Ce projet de loi fait suite à une décision de justice en février dernier qui reconnaissait officiellement le statut légal des couples de même sexe aux yeux de la Sécurité sociale.
Alors que la Corée du Sud se retrouve face à une crise démographique imminente, détenant le record du plus faible taux de natalité mondial, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer que soit redéfini le modèle familial légalement reconnu. Les mesures visant à élargir la définition pour inclure les couples qui cohabitent hors mariage, ou les familles monoparentales, ont toutes été rejetées par l’administration actuelle du président Yoon Suk-yeol. L’un des arguments est que ces modèles ne font pas l’unanimité au sein de la population. Comme le rapporte le Guardian, une étude du Hankook Research survey montre en effet que 52% des répondants restent opposés à l’idée de légaliser le mariage pour tous en Corée du Sud.
Un argumentaire qui ne tient pas la route, selon Jang Hye-yeong : « Promulguer des lois est justement le processus à suivre pour atteindre un consensus social dans une société démocratique. Je ne pense pas que l’un empêche l’autre, ni que l’un doive venir avant l’autre », a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale. Affaire à suivre.
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