En allant voir ce film, j’étais certes impatiente, mais pas très enthousiaste. J’ai trop l’habitude d’être déçue alors je préfère partir dans un esprit "de toute façon, ça va être pourri", et être agréablement surprise, plutôt que l’inverse. Pour le coup, je ne sais pas trop si je dois être déçue ou pas…
On reprend l’histoire. Jason Voorhees était un petit garçon handicapé qui s’est noyé sous les yeux d’une bande de moniteurs de colo pas très attentifs. Sa mère, pas contente, l’a vengé en massacrant tout le monde jusqu’à se faire décapiter par une de ses victimes – la seule ayant survécu. Jason, pas content, est revenu venger maman et s’applique depuis à zigouiller tous ceux qui s’approchent du camp de Crystal Lake. Déjà, l’histoire de la saga Vendredi 13 est énorme, les suites sont généralement risibles, les morts sont toutes plus absurdes les unes que les autres, mais c’est ça qu’on aime (je garde un souvenir ému d’une scène où Jason fout deux pétasses dans des sacs de couchages et en prend ensuite un pour taper sur l’autre, magique). Jason ne meurt jamais, il s’arrange toujours pour revenir et évolue au fil du temps. On se souvient de ses débuts, grand malade en salopette avec un sac à patates sur la tête et on se dit que quand même, le masque de hockey c’est déjà bien plus convaincant – même si il a quand même l’air un peu con avec ses trois pauvres cheveux qui dépassent. Mais bon, il est grand, fort, sans pitié, et très inventif, alors on l’aime beaucoup Jason.
« Petit petit petit… »
Il ne parle pas, il ne court pas, pas besoin, il saura toujours vous retrouver parce que Jason ne lâche JAMAIS l’affaire. Quand on voit qu’il est capable de revenir d’entre les morts pour vous régler votre compte, ça calme ! Son arme de prédilection est la machette mais il est également capable de vous déglinguer avec ses mains, du fil barbelé, une hache ou de l’azote liquide (véridique ! vu dans Jason X ou "le film qui pue sa race mais que j’ai quand même vu deux fois").
Cette brève introduction vous aidera, je l’espère, à comprendre ce que je ressens vis à vis de ce remake. Et Jared Padalecki ne suffira malheureusement pas à calmer mes ardeurs (ou plutôt, il en provoquera d’autres qui n’ont strictement rien à voir avec une quelconque forme d’indignation…).
Alors, premièrement, QUEL EST LE GROS CON QUI A EU L’IDÉE DE FAIRE COURIR JASON ??!! Dans un film produit par Michael Bay, je m’attendais à voir beaucoup de merdes, et effectivement, il y en a. A plusieurs reprises, on voit notre cher malade mental se précipiter violemment sur ses victimes, courir, s’enerver, faire des moulinets avec sa machette… Jason, qui d’ordinaire est si calme, si précis dans ses mouvements et qui ne ressent pas le besoin de se donner en spectacle comme le fait cette vulgaire marionnette qui se prétend être LE boucher de Crystal Lake. C’est ça, et moi, je suis Gloria Gaynor. Ensuite, qu’est-ce que c’est encore que cette espèce de repaire sous-terrain ? Que Jason hante encore les lieux, passe encore, qu’il squatte son ancienne maison – soit, mais qu’il ait creusé une super galerie sous la baraque euh… là j’ai du mal. Et en plus, bonjour le labyrinthe hein, ça bifurque dans tous les sens, et j’ai vraiment du mal à imaginer Jason en mode nain de blanche-neige avec sa petite pioche.
Alors oui, Clay (Jared Padalecki) est certes très beau (et encore, ce n’est que mon avis), mais alors pas convaincant pour un sou, tout comme le reste du casting. En fait, le film est tourné comme un film porno. On fout un semblant de scénario en fond pour donner l’impression qu’on raconte quelque chose, mais ce n’est qu’un prétexte pour enchaîner les tueries. Ces dernières sont parfois joliment orchestrée mais ça ne va pas très loin niveau originalité. Ca fait rire sur le coup, mais je n’en garde pas un souvenir impérissable alors que même dans les pires épisodes de la saga, certains passages m’ont très positivement marquée.
Le but de ce remake est clairement de faire du spectacle, une grosse production qui a pour prétention de dépoussierer le mythe donc, mais qui n’y parvient qu’à moitié (au quart ?). En début de film on assiste au traditionnel résumé, pour expliquer un peu aux plus jeunes qui est Jason et pourquoi il est si méchant, mais c’est fait tellement à la va vite que je ne suis pas sûre que les néophytes puissent y comprendre quelque chose. C’est trop approximatif, et on ne retrouve jamais le côté charismatique de Jason au cours du film. Le personnage n’est pas assez fouillé, et je trouve le résultat final un peu trop facile. Le film est beau, les effets spéciaux, maquillages et compagnie sont très réussis, mais ça ne suffit pas à sauver cet opus qui restera pour moi une vilaine déception.
« Freeee Hugs ! »
J’en resterai aux premiers films qui, malgré leur côté ringardos, gardent une certaine authenticité. J’ai même préféré Freddy contre Jason à celui-ci ! La rencontre des deux était une bonne idée, qui a été pas trop mal exploitée, et ça donne donc un bon navet que j’ai même vu plus de cinq fois – c’est vous dire.
Quant aux personnages du film, eh bien… c’est toujours la même chose. Une bande de jeunes défoncés qui ne pensent qu’à boire, fumer et baiser, et qui font toutes les blagues potaches qu’on retrouve dans chaque film du genre – encore une fois, aucune originalité. Alors oui, sur le coup on rigole, je me suis même un peu retrouvée dans le personnage de Chew et ça m’a bien fait ricané mais je reste quand même bien sur ma faim…
En conclusion, on passe un moment pas trop chiant, on se marre on lâche des cris de douleur devant certaines scènes, mais on en sort quand même avec une sensation de vide. Il manque quelque chose, la touche Jason, le petit truc qui fait qu’on kiffe bien, et c’est très dommage.
Peut-être suis-je trop dure, c’est pourquoi si certaines d’entre vous l’ont vu, j’aimerais connaître votre avis !
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