Voilà, je suis malade. Rien de « trop grave », juste quelque chose de très embêtant. Ce truc embêtant, c’est la maladie coeliaque, plus communément appelée « intolérance au gluten ». Encore cette diablerie, et oui.
L’apparition de l’intolérance au gluten et ses joies
Ce joyeux bazar ne s’est pas déclaré quand j’étais enfant. J’ai pu profiter des savoureuses coquillettes de ma mémé, des croissants chauds le matin et des pizzas que je n’ai pas eues à faire moi-même. Culinairement, c’était le pied : je me battais avec mes frères pour le quignon de pain et tout allait bien dans mon ventre.
Arrivé•e à la fac, j’ai découvert les joies de manger des nouilles et des croque-monsieurs très souvent, ainsi que de boire de la bière avec les ami•es après les cours. Jusqu’à ce moment où j’ai commencé à avoir mal au bide.
En soi, ce n’est pas grave un mal de ventre. Mais quand c’est tous les jours et que c’est accompagné de diarrhée, c’est beaucoup plus gênant (ah oui, si vous êtes sensibles aux histoires d’intestins, vraiment fuyez). Sans parler des troubles du sommeil, de l’humeur irritable et de toutes ces choses que je n’ai pas envie de détailler… En tout cas, rien de très cool pour aller en cours.
Bref, j’étais malade et j’ai dû aller voir des docteurs. Plusieurs docteurs. Trop à mon goût.
J’ai eu des diagnostics comme « c’est psychosomatique » ou « c’est dû au stress », voire « vous inventez ».
Et un jour, Ô miracle ! Une gentille doctoresse a enfin mis le doigt dessus (sur la maladie, pas sur mon intestin). Malheureusement, mon système digestif a été bien déglingué et je vais vous dire, c’est super difficile de le réparer.
Essai au végétarisme
Parallèlement à tout cela, cela faisait longtemps que j’avais envie de ne plus consommer d’animaux. Et il y a quelques mois, j’ai décidé de sauter le pas.
J’ai préféré y aller progressivement. Un repas avec de la viande sur six, puis sur neuf, puis une fois par semaine, puis plus du tout. Ça me faisait du bien au moral, j’étais en phase avec mes convictions. J’essayais d’équilibrer les apports en vitamines, de bien donner à mon corps tout ce dont il avait besoin.
Sauf que… J’étais fatigué•e. Tout le temps. Mes yeux me donnaient l’impression de s’enfoncer dans mon crâne. J’avais des maux de tête tout le temps. Je n’associais cependant aucun de ces symptômes à ce nouveau régime alimentaire.
Puis une nuit, je me suis réveillé•e avec une douleur au cœur. Il cognait très fort. Trop fort. Ça m’a fait ça plusieurs nuits jusqu’à ce jour où au réveil, j’étais tellement mal que j’ai fait un malaise.
Nickel. Parfait. J’étais ravi•e. Non.
La découverte d’intolérances multiples
Est-ce que vous saviez que l’intolérance au gluten peut réduire l’absorption du fer ? Et bien, il semblait que j’avais oublié ce fichu détail qui s’est ainsi rappelé à moi avec une certaine violence.
« Maais tu n’as pas assez mangé de légumineuuses ! »
Si vous saviez combien de fois j’ai entendu cette phrase. Et combien de fois j’ai aussi dû expliquer qu’avec mes intestins en papier crépon, je ne pouvais pas en manger. Car c’est là tout mon problème, voyez-vous ? J’ai le système digestif tellement moisi qu’il y a beaucoup de choses que je ne peux pas manger en plus du gluten.
Les légumineuses en font partie. Et je découvre régulièrement de nouveaux aliments, genre l’artichaut, qui me donne maintenant l’impression d’avaler de la lave. Ou le café, que je dois consommer avec beaucoup de parcimonie.
« Et des comprimés de fer ? »
Cette phrase aussi, je l’ai beaucoup entendue. Il y a juste un léger problème : dans le régime spécial sans gluten, on consomme beaucoup de riz. En nouille, en farine. Or le fer, ça constipe. Est-ce que vous voyez un peu l’espèce d’horreur intestinale ? La galère.
Trouver un compromis
Les régimes alimentaires sont fatigants, surtout quand on doit en coupler plusieurs. Je ne dis pas que c’est impossible, je suis sûr•e que des personnes arrivent à le faire. Mais je ne me sentais pas de le faire, ni moralement, ni financièrement.
Alors j’ai décidé de faire des compromis. Si je dois manger des animaux, ce ne seront que des volailles et des bestioles vivant dans l’eau (mais pas les grenouilles, il ne faut pas déconner).
Et lesdites volailles viendront de petites fermes autour de chez moi. Le seul animal n’entrant pas dans ces catégories et faisant exception est le lapin. Pourquoi ? Parce que chez ma mémé il y avait des lapins, et que je sais donc comment l’animal est tué et préparé.
Car c’est là ma condition. J’ai conscience de ce qui se passe derrière la consommation de viande. Et je veux être sûr•e de ce qui se cache derrière mon assiette. La grande distribution me fait peur, ce qu’elle fait me fait peur, et je refuse d’y contribuer.
En conclusion
Ma maladie et mes convictions m’ont permis d’apprendre à cuisiner plein de choses. Des gâteaux sans gluten — par ici les cheesecakes, le carrot cake, les brownies et les Christmas pudding ! — des plat végétariens ou végétaliens et des animaux dont j’utilise le moindre morceau. Pas de gaspillage !
Parfois, au niveau de ma conscience, j’ai un peu de mal. Le pire est quand je tombe sur une personne végétarienne ou végane qui essaye de me faire culpabiliser quand je mange un morceau de poulet. (Alors que ce terme désigne les personnes intégrant des produits carnés dans leur alimentation, ça n’a rien de péjoratif.)
Heureusement, il y a des personnes avec qui on peut dialoguer, des personnes compréhensives. Et ça, c’est cool.
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Les Commentaires
Merci beaucoup pour les recherches ! Et du coup je comprends pourquoi on m'a conseillé le lait de vache vu ma maladie
Comme je l'ai dit la mère ne veut plus m'écouter car "ce n'est pas mon enfant et j'en ai pas donc je ferais ce que je veux avec les miens" donc je la laisse et j'attends qu'un médecin lui signale