— Article initialement publié le 5 août 2012.
Voilà, je suis végétalienne. Je n’aime pas particulièrement le mot, qui laisse penser que je me nourris exclusivement de pousses de lin et d’orties sauvages.
Petit rappel au passage :
- Un végétarien ne mange pas d’animaux.
- Un végétalien, lui, ne consomme aucun produit issu des animaux (viande, lait, oeufs).
- Enfin, un vegan est un végétalien qui élargit sa façon de consommer à tous les produits : pas de cosmétiques testés sur les animaux, pas de chaussures en cuir ou de chapka en fourrure.
Je suis de cette troisième espèce.
Être vegan, pourquoi ?
Disons simplement que ce fut pour moi une prise de conscience.
Si on m’avait dit il y a 5 ans qu’un jour je serais vegan, j’aurais ri bien fort. Déjà parce que je ne connaissais pas ce mot étrange, mais surtout parce que j’aimais bien les pâtes bolognaises, et le beurre sur mes tartines (Bretagne représente).
Et aussi, parce que dans ma tête, un végétalien c’était un type mystérieux, genre grand maigre en toge, prêchant une vie d’amour et de pain sec. Un peu comme Jésus, mais en moins charismatique.
Un beau jour, j’ai lu le livre de Jonathan Safran Foer Faut-il manger des animaux ?, qui m’a fait prendre conscience de l’importance de l’industrie de la viande dans le monde, et que (big surprise) la viande n’était ni plus ni moins un animal.
Avant, et comme la plupart des gens, je m’attendrissais devant un bébé chouette/écureuil/loutre (rayez les mentions inutiles), j’avais un chat à la maison et je n’aimais pas voir des animaux souffrir.
Mais je n’avais jamais fait le lien direct entre l’être vivant et le contenu de mon assiette. Puis j’ai commencé à me renseigner grâce à des livres et Internet. Je me suis rendue compte qu’on pouvait manger équilibré sans produits animaux.
Que c’était même meilleur pour la santé. Puis je suis devenue végétalienne.
Bon, je ne vais pas m’appesantir davantage sur les raisons qui m’ont poussée à revoir mon mode de vie, car je pense que c’est un choix personnel qui mérite une réflexion que je ne pourrais pas détailler ici.
Disons simplement que ce fut pour moi une prise de conscience.
Je me considère antispéciste, c’est à dire que j’estime que les autres espèces animales ont tout autant droit au respect que nous. Qu’ils vivent pour eux-même, et pas pour le plaisir des humains.
C’est un combat contre les idées reçues, qui rejoint la cause féministe par de nombreux aspects. Un certain nombre de végétariens/végétaliens l’est pour d’autres raisons, bien qu’elles soient souvent liées : santé, écologie ou raisons spirituelles.
Être vegan… et les autres
Quand j’ai annoncé à mes parents que le pâté en croûte ne passerait plus par moi, ils ont été surpris mais ont accepté mon choix. Cependant, ils m’ont rapidement fait comprendre que ce serait à moi de m’adapter. J’évitais donc les sujets sensibles et le lapin en sauce, et tout le monde s’en accommodait (surtout le lapin).
Ce fut la libération quelques mois plus tard quand je me suis installée à Paris avec mon copain, lui aussi fraîchement « converti » . En plus du bonheur de pouvoir cuisiner les plats que je voulais, il est facile à la capitale de faire ses courses ou d’aller au restaurant quand on est végétarien/végétalien.
Finalement, après une période de transition qui oblige à revoir toutes ses habitudes de consommation (et à lire les étiquettes des produits), c’est beaucoup plus simple que ce qu’on imagine.
J’ai découvert sur Internet une communauté accueillante, des recettes fantastiques à base de beurre de cacahuète-banane-chocolat, et des bons plans près de chez moi.
La seule difficulté, c’est le regard et les réflexions de certaines personnes, auprès desquelles je passe au mieux pour une rabat-joie qui veut imposer sa loi, au pire pour une extrémiste, ou une sensibiliste déconnectée de la réalité.
Pour ces gens, le végétalien est un empêcheur de tourner en rond, qui risque sa santé pour un combat perdu d’avance.
Être vegan : florilège de réactions des gens
Voici un petit florilège des réactions auxquelles je suis confrontée :
- Le défenseur des crudités : « La carotte souffre aussi, tu ne l’entends pas crier quand tu la coupes ? »
- Le nutritionniste (option Moyen Âge) : « Tu vas perdre tes dents » (à part deux kilos je n’ai rien perdu, merci)
- Le colporteur de ragots : « Je connais une végétarienne, elle est anorexique/elle vit dans une secte/elle a un Skyblog »
- Le passionné de bidoche : « Je ne pourrais pas être végétarien, j’aime trop la viande » (comme si moi je l’étais par amour des tomates cerises)
- Le philanthrope du dimanche : « C’est bien beau tout ça, mais il y a des combats plus graves, comme la faim dans le monde » (c’est bien connu, manger un Big Mac aide à combattre famine et maladies graves)
Heureusement, il m’arrive aussi de rencontrer des gens compréhensifs et curieux.
C’est pourquoi je suis ravie de pouvoir témoigner sur ce sujet, non pas pour que vous adhériez au fan club du tofu, mais pour qu’en France le regard des gens évolue sur ce mode de vie qui tend à prendre de l’ampleur !
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Les Commentaires
Je m'initie tout doucement, car je ne suis pas méga fan de la viande, et je trouve plaisir à manger des plats végétariens, ils sont parfois plus savoureux que des plats "omnivores". Mais comme @Eloyce j'aime encore trop le fromage pour passer au végétalisme. Donc je m'écoute et je suis mes envies, pour moi c'est le plus important. J'ai écrit un article récemment sur l'alimentation végé, pourquoi, comment, dans le but d'expliquer plutôt ces régimes alimentaires. Je trouve qu'il faut avant tout expliquer les choses pour mieux les accepter
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