Près de cinq ans après les faits, ce jeudi 30 mars, deux hommes ont été condamnés en appel à 17 et 14 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Val-de-Marne pour le meurtre de Vanesa Campos. Une peine significativement réduite, pour les meurtriers, en août 2018, de cette travailleuse du sexe transgenre avait été tuée par balle au bois de Boulogne.
Peine réduite
En janvier 2022, Mahmoud Kadri, 25 ans, et Karim Ibrahim, 30 ans, avaient été condamnés à 22 ans de réclusion criminelle chacun par la cour d’assises de Paris.
« En réduisant de huit ans la peine de notre client, la cour a, après des débats apaisés, restitué le juste rôle de sa participation dans cette affaire », ont déclaré à l’Agence France Presse les avocats de Karim Ibrahim, Julien Fresnault et Fares Aidel, à l’issue du procès. Selon ce dernier, cette décision a permis de « faire en sorte que justice soit faite » pour Vanesa Campos.
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Le soir du crime, Mahmoud Kadri et Karim Ibrahim s’étaient retrouvés dans le bois de Boulogne avec une dizaine d’autres jeunes hommes pour affronter les « protecteurs » engagés par des travailleuses du sexe transgenres sud-américaines, cibles depuis des années de voleurs égyptiens qui détroussaient leurs clients, comme le rapporte l’AFP.
Ces deux hommes comparaissaient aux côtés de trois autres, accusés d’association de malfaiteurs et du vol de l’arme du crime. L’un a été acquitté. Les deux autres ont été condamnés respectivement à trois ans d’emprisonnement, dont un avec sursis pour le vol de l’arme, et cinq ans dont deux avec sursis pour association de malfaiteurs.
L’entourage de Vanesa Campos n’a pas souhaité réagir au verdict
Les avocats des parties civiles – dont la mère et la sœur de Vanesa Campos et cinq de ses collègues – n’ont pas souhaité réagir au verdict.
Vanesa Campos avait été tuée lors de cette expédition punitive dans la nuit du 16 au 17 août 2018, dans un endroit reculé du bois de Boulogne où elle exerçait depuis deux ans. Elle avait 36 ans.
Les travailleurs et travailleuses du sexe restent particulièrement ciblées par les violences qui sont très peu visibilisées par ailleurs.
Dans un article publié en décembre dernier, Madmoizelle questionnait Giovanna Rincon, directrice de l’association Acceptess-T, après le meurtre de Vanesa Campos en 2018 :
« Quand on est travailleuse du sexe, on est censée se protéger soi-même des meurtres et des viols. On ne remet pas en question les agresseurs, le système qui nous précarise, la société qui nous exclut, on préfère faire porter la responsabilité aux victimes. »
Quant bien même les meurtriers de Vanesa Campos ont été jugés, cette réduction de peine fait encore malheureusement particulièrement écho à ces propos.
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