En partenariat avec la Commission européenne (notre Manifeste)
Je ne vais pas te mentir, si on nous avait demandé, il y a quelques jours, à Océane et moi, « qui fait le plus pour l’égalité femmes-hommes », notre première réponse n’aurait pas été : « l’Union européenne ».
Car l’UE est une entité qui semble bien loin de mes préoccupations quotidiennes : ce n’est pas pour rien que la préparation de cet article nous a pris quelques jours !
L’Union européenne, nous en entendons parler à l’école et dans les médias, et l’info à ce sujet est souvent assez austère et politicienne.
Machin a été élu. Tel pays veut la quitter. Tel accord économique de grande envergure a été voté.
Difficile de réaliser que toutes ces décisions ont un impact dans notre quotidien. Et pourtant, les répercussions dans nos vies sur les moyen et long termes sont conséquentes.
Alors comment bien t’en parler ? Comment t’informer efficacement, sans fake news, sans complotisme, factuellement et intelligemment sur ce que l’Union change pour toi, même si les lois sont votées à une échelle si éloignée ?
Eh bien… à travers les questions d’égalité.
Pourquoi parler de l’égalité dans l’Union européenne sur madmoiZelle
À la rédac, nous sommes toutes engagées à notre niveau pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Si tu lis madmoiZelle régulièrement, tu es sans doute aussi sensible à cette noble cause qui consiste à considérer que tous les humains devraient être égaux.
Tu agis probablement, à titre individuel ou collectif, pour la faire progresser.
En France, au niveau institutionnel, cette politique est notamment portée par le Secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Mais celui-ci s’inspire des politiques à l’échelle européenne, autant qu’il les alimente.
Pour poser un contexte plus global, laisse-nous donc te présenter des initiatives portées par la Commission européenne qui incitent les pays membres à ancrer les sociétés européennes dans des mouvements progressistes.
L’Union européenne défend l’égalité, mais ne décide pas toujours
Mais avant tout, un petit disclaimer.
N’oublie pas qu’au sein de l’Union européenne, chaque pays est indépendant.
Bien que la Commission européenne donne le ton avec sa toute nouvelle composition paritaire, tous les États n’appliquent pas les politiques de la même façon.
La Commission Juncker a beau évaluer les politiques d’égalité femmes-hommes au niveau national et européen tous les ans à l’aide d’objectifs et d’indicateurs, la mise en application n’est pas nécessairement directe et totale.
Pour autant, nous ne pouvons que nous réjouir que ces principes d’égalité soient profondément ancrés dans nos valeurs et espérer qu’à terme, ils soient une réalité partout, en tous temps !
L’égalité femmes-hommes, un principe-clef de l’Union européenne
Reprenons les bases historiques.
En 1957, avec le traité de Rome (qui institue la Communauté économique européenne ratifié par l’Allemagne de l’Ouest, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas), l’UE a instauré dès sa création le principe selon lequel les hommes et les femmes doivent percevoir un salaire égal pour un travail égal.
Le 1er mars 2006, la Commission européenne s’est particulièrement investie en publiant une feuille de route concernant l’égalité des femmes et les hommes.
Elle a retenu 6 domaines d’action pour une période de 4 ans :
- Une indépendance économique égale pour les femmes et les hommes
- La conciliation entre la vie professionnelle, familiale et privée
- La représentation égale dans la prise de décision
- L’éradication de toute forme de violence fondée sur le genre
- L’élimination des stéréotypes basés sur le genre dans la société
- La promotion de l’égalité des sexes à l’extérieur de l’Union européenne.
L’égalité selon l’UE, et selon les pays membres
Mais dans cette feuille de route, la Commission européenne a aussi fait le constat de la trop lente mise en application de l’égalité entre les femmes et les hommes…
Voilà pourquoi elle a redonné des objectifs à atteindre pour l’année 2010, notamment :
- Éliminer l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes qui se résorbe à un rythme beaucoup plus lent que les disparités d’emploi entre les femmes et les hommes
- Encourager l’entrepreneuriat pour les femmes, notamment en améliorant l’accès au financement et en développant des réseaux d’entrepreneuriat
- Assurer l’égalité entre les sexes dans la protection sociale et la lutte contre la pauvreté
- Reconnaître la dimension de genre dans le domaine de la santé
- Combattre la discrimination multiple, notamment à l’égard des femmes immigrées et des minorités ethniques, en affirmant leur engagement pour créer une société pour tous fondée sur l’inclusion
- Augmenter la présence des femmes dans les sciences et la technologie pour accroître l’innovation, la qualité, et la compétitivité de la recherche scientifique et industrielle
Et encore plein d’autres objectifs que tu peux aller consulter librement sur le site du Secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Cette feuille de route représente encore aujourd’hui l’engagement de la Commission à s’investir pour faire avancer le programme sur l’égalité en renforçant les partenariats avec les États membres.
Mais elle ne peut pas agir seule : comme nous l’expliquions plus haut, dans de nombreux domaines, les actions relèvent prioritairement des pays concernés !
Des dispositifs européens pour l’égalité au travail
Alors que dans l’Union européenne, le taux d’emploi des femmes est passé de 52% en 1998 à 65% en 2016, le sujet de l’égalité femmes-hommes au travail est désormais incontournable.
Plus qu’un facteur de croissance économique, la professionnalisation des femmes est surtout un levier d’autonomie financière.
En gagnant notre vie, nous sommes moins voire plus du tout dépendantes de nos familles et proches et nous pouvons décider de nos chemins de vie.
La Commission européenne accompagne ce mouvement d’émancipation ces dernières années en soutenant des dispositifs d’entreprenariat féminin, des plateformes d’information et en accordant des aides financières aux régions.
En 2011, le Prix européen pour les femmes créatrices d’entreprises innovantes lancé par la Commission européenne a par exemple récompensé Fabienne Hermitte, la co-fondatrice française d’une société pionnière dans le diagnostic du cancer.
Tu l’ignorais peut-être mais la Commission européenne est aussi à l’origine de la Journée de l’égalité salariale.
En 2016, cette journée s’est tenue le 3 novembre pour symboliser le moment où les femmes « ont cessé » d’être rémunérées du fait de l’écart de salaire entre les femmes et les hommes.
Tu en as peut-être entendu parler l’an passé, à travers l’initiative des Glorieuses.
Des dispositifs européens pour la lutte contre les violences faites aux femmes
En France, Marlène Schiappa vient d’annoncer qu’en 2020, les budgets alloués par les ministères à l’égalité femmes-hommes doubleraient pour atteindre plus d’un milliard d’euros.
Et l’Union européenne n’est pas en reste.
En 2016, 62 projets humanitaires européens ont été soutenus pour lutter contre les violences faites aux femmes.
La loi européenne ne fait pas tout, mais elle est importante
Dans la théorie, le cadre législatif européen est donc bien progressiste.
La loi a un pouvoir symbolique puissant : elle guide les sociétés et donne l’impulsion de tout un système de valeurs. À terme, elle peut opérer un changement de mentalité, ce qui ne nous empêche pas de rester vigilantes à son application.
L’égalité salariale est un combat encore loin d’être gagné ; l’émancipation et la reconnaissance des femmes dans toutes les dimensions quotidiennes est encore une lutte.
Mais au regard de l’Histoire et des avancées de ces 60 dernières années, il y a de quoi se réjouir : en Union européenne, nous allons dans le bon sens.
Et toi, savais-tu que l’Union européenne était à l’origine de ces initiatives ? Qu’attends-tu d’elle ?
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