Elles ne demandent pas d’inventer de nouvelles mesures, mais simplement d’« appliquer la loi ». Sept femmes, dont plusieurs travaillent pour le département Santé de l’Institut Convergences Migrations, se sont réunies pour signer collectivement une tribune dans Le Monde, publiée le 27 novembre. Elles alertent sur le nombre croissant de femmes étrangères sans abris en France, parfois enceintes ou accompagnées de jeunes enfants, et pointent du doigt le racisme qui les prive de leurs droits, notamment celui au logement.
Le déclin de la santé périnatale en France
Les signataires de cette tribune s’appuient sur le dernier rapport de Santé publique France sur la santé périnatale, publié le 20 septembre, qui présente « l’état de santé de la femme enceinte, du fœtus et du nouveau-né au cours de la période allant de la grossesse au postpartum ».
Pour la période allant de 2010 à 2019, l’étude conclut à « une situation préoccupante de la santé périnatale de façon globale en France ». Plus précisément, « la proportion de femmes sans abri ayant accouché en Île-de-France est passée de 5,8 % en 2010 à 22,8 % en 2019 ». Selon les autrices de la tribune, « les plus exposées sont les femmes étrangères les plus récemment arrivées », « souvent d’origine africaine et maghrébine ».
Un racisme d’État
Pour ces défenseuses des droits humains, « le racisme d’État sélectionne les ayants droit » et les droits de ces personnes étrangères ne sont pas respectés. « La mise à l’abri des personnes vulnérables est inscrite dans la loi, tout comme le droit de vivre en famille, mais il arrive trop souvent que les hébergements soient accordés à la nuitée et au compte-gouttes, et que les conjoints soient séparés », déclarent-elles.
Le collectif demande ainsi au gouvernement « de faire appliquer la loi et de faire en sorte que soit assuré l’hébergement social systématique des femmes enceintes sans papiers et de leurs bébés ». Rappelons qu’en août 2022, 42 000 enfants vivaient dans des hébergements d’urgence, des abris de fortune ou dans la rue, selon l’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité.
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