En France, un tiers des élèves du secondaire ressentent de l’anxiété scolaire. Il arrive parfois que ce stress évolue en une angoisse si forte qu’ils décrochent peut à peu jusqu’à ne plus pouvoir aller en cours. Un dispositif expérimental implanté à Strasbourg accueille ces jeunes pour les aider à retrouver les bancs de l’école ou à se diriger sur une voie professionnelle qui les épanouit. Serait-ce la solution idéale pour lutter contre le stress à l’école ?
Un tiers des élèves du secondaire souffrent d’anxiété scolaire
Selon une enquête menée par l’association Ecol’huma auprès de plus de 1 000 enseignants, ces derniers constatent qu’en moyenne un tiers des élèves expriment un état de stress ou d’anxiété scolaire. Ils seraient déjà 18 % en maternelle, 25 % dans le primaire, 26 % au collège et 31 % au lycée. L’anxiété en milieu scolaire se manifeste par de l’agressivité, des conduites à risques ou au contraire un renfermement sur soi, de l’autodépréciation ou un cynisme envers l’institution.
Cette étude met par ailleurs en lien le niveau de stress des élèves et le taux de désengagement scolaire et prouve donc que l’anxiété impacte négativement le parcours de ceux qui en souffrent.
Dans certains cas, cette angoisse devient si forte qu’elle se transforme en phobie scolaire. Ce phénomène toucherait environ 1 élève sur 4 au cours de sa scolarité et se manifeste par une peur irrationnelle et panique de se rendre à l’école et d’évoquer tout ce qui se rattache à son environnement scolaire. Des solutions alternatives doivent ainsi être trouvées pour permettre à ces jeunes de reprendre sereinement le chemin des études, ou d’une formation.
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Brik’école : un dispositif pour accompagner la phobie scolaire
Dans le Haut-Rhin, Brik’école accompagne une quinzaine d’élèves à qui l’angoisse ne permet plus de suivre une scolarité traditionnelle. S’il existe déjà plusieurs structures de ce type en France, ce dispositif est le premier qui n’est pas installé au sein d’un établissement scolaire ou hospitalier et permet aux élèves de se remettre sur pied dans un lieu neutre.
D’octobre à mai, les adolescents suivent un programme adapté à leur état, entre cours généraux allégés, découverte de nouvelles pratiques artistiques et interventions de professionnels de la santé et de l’éducation, mais aussi d’artistes.
Au sein de cette structure, les adolescents se reconstruisent peu à peu et apprennent à apprécier ces heures d’apprentissage passées en petit groupe. Entre partage et découverte, les élèves se sentent peu à peu capables de se remobiliser et de se lancer dans des projets d’avenir.
Au terme de l’année scolaire, chaque adolescent peut reprendre la route qui lui convient. Parmi les 16 élèves de la promotion 2022, 12 ont déjà repris le chemin de l’école ou ont trouvé une formation. De quoi inspirer le système traditionnel et lui donner des pistes pour soulager les nombreux élèves qui vont à l’école avec la boule au ventre.
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Les enseignants se battent depuis des années contre le nombre d'élèves trop élevés dans les classes. On sait ce qui fonctionne, on ne nous en donne juste pas les moyens.