Trop peu, trop tard. C’est un peu le sentiment qui domine, à la lecture des mesures annoncées par le gouvernement en ce 25 novembre 2021.
40%, c’est le taux de femmes victimes de violences conjugales voulant fuir le domicile qui ne se voient proposer aucune solution d’hébergement, constatait récemment un rapport de la Fondation des femmes. Les 1000 nouvelles places annoncées aujourd’hui seront-elles suffisantes pour les protéger ?
Ce sont aussi 5000 bracelets anti-rapprochement et 5000 téléphones grave danger qui vont être déployées en France pour permettre l’intervention des forces de l’ordre si un conjoint ou ex-conjoint violent approche une femme victime de violences.
Face aux 160.000 cas de violences conjugales relevés par le ministère de l’Intérieur — un nombre en augmentation — on se dit que c’est un début, mais qu’on est quand même bien loin du compte.
Une semaine de l’égalité… avec des moyens concrets ?
Une semaine de « l’égalité entre les filles et les garçons », c’est aussi l’engagement annoncé par Jean Castex en cette journée de lutte contre les violences faites aux femmes.
Elle sera effective l’an prochain, et prévue autour du 8 mars pour permettre « aux enseignants et aux élèves de se mobiliser autour de projets forts sur l’égalité entre les filles et les garçons, et d’en appréhender les différentes facettes ».
Une mesure qui semble aller dans le bon sens. Dans les rangs de la manifestation parisienne contre les violences faites aux femmes le 20 novembre, nombreuses ont été les manifestantes à préconiser au micro de Madmoizelle l’éducation, la sensibilisation, la pédagogie pour contribuer à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles :
Reste à savoir ce que contiendra le programme de cette semaine, et surtout si elle aura les moyens de sa mise en œuvre dans les établissements
Sur Twitter, Nous Toutes n’a pas manqué de faire part de sa prudence face à l’annonce :
« Pour que ça fonctionne : elle doit être obligatoire, elle doit être financée et organisée, elle doit s’accompagner de la mise en œuvre effective des référent•es égalité et des heures d’éducation à la sexualité. »
Une prudence légitime,puisque, comme le rappelle l’organisation féministe, le passé nous a montré que derrière certaines annonces, les actes n’ont pas suivi :
« En 2018 déjà le gouvernement avait annoncé la mise en place de référent•es égalité dans les lycées. 3 ans après, les annonces n’aboutissent pas. L’enquête #NousToutes de juin 2021 a révélé que 2 lycées sur 3 n’appliquaient pas la loi. Le personnel n’a ni moyens ni ressources. »
Convaincantes, ces mesures ? On vous laisse en juger…
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Crédit photo : Tima Miroshnichenko via Pexels
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Et là, NousToutes viennent donc d'annoncer que finalement, le collectif va faire une marche le ce soir en réponse aux annonces du gouvernement
Alors que quand le TDOR leur a demandé de déplacer leur manif du 20 au 25, iels ont dit que c'était pas possible
(oui, ça a pas spécialement à voir, mais j'attends déjà plus grand chose de ce gouvernement. Des assoc féministes, si)