Refonte des programmes, remaniement du calendrier… Mercredi 23 août, c’est dans une interview accordée au magazine Le Point qu’Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures voulues pour réformer l’école et le quotidien des élèves.
Et parmi les annonces qui font bondir syndicats et parents, le président souhaite avancer la rentrée des classes au 20 août pour « les élèves en difficulté », qu’on « aura évalués » afin de « leur permettre de faire du rattrapage ».
Une mesure stigmatisante selon différents syndicats d’enseignants
Annoncé comme une révolution, ce dispositif existe pourtant déjà depuis près de trente ans, comme le rapporte Le Monde, sur le modèle de stages de remise à niveau effectués sur la base du volontariat. Mais sa systématisation inquiète, et les syndicats d’enseignants pointent un processus « stigmatisant » à l’encontre de certains élèves, notamment SE-UNSA, par la voix de Jérôme Fournier dans Le Monde :
« L’éducation ne peut pas être différente d’un élève à l’autre. Cela revient à dire à des élèves : ‘Tu ne réussis pas donc tu auras moins de vacances.’»
De son côté, Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du syndicat d’enseignants SNUipp-FS, a également fustigé cette annonce au micro de franceinfo. Selon elle, cette mesure « semble être une punition pour les élèves déjà en difficulté ».
Des propos qui constituent une entrave au « droit aux vacances » des élèves, mais aussi des enseignants : « Cela pose problème car on a l’habitude depuis quelques années d’avoir des propos sur l’école qui épuisent l’école et les personnels », regrette l’enseignante.
Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, occupé à interdire l’abaya et tester l’uniforme
Si, pour l’heure, Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de France, n’a pas commenté ces mesures clivantes, il communique déjà sur d’autres, censées répondre à ses « préoccupations républicaines ». Comme l’interdiction de l’abaya à l’école et l’expérimentation de l’uniforme dans plusieurs communes, avant la fin de l’année, confie-t-il au Monde :
« Ça fait des années qu’on en parle. Tout le monde a un avis sur le sujet. Mais il ne s’est rien passé. Moi, je veux faire progresser le débat : ça passe par l’expérimenter vraiment. […] Ce ne sont pas des sujets de droite, mais des préoccupations républicaines »
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