Si vos parents ne vous l’ont pas mis entre les mains quand vous étiez adolescente, votre prof de littérature s’en est forcément chargée. En effet, 1984 c’est un incontournable de tous les CDI et autres bibliothèques universitaires, dont le style nerveux fait souvent du bien après l’ingestion douloureuse des soporifiques (pardon la littérature) À la recherche du temps perdu et autres Peau de Chagrin.
Une dystopie effrayante sur un régime totalitaire que combat autant que faire se peut Winston Smith, le héros du roman.
Cette année, oubliez ce que vous connaissez de l’œuvre majeure de George Orwell, il est l’heure de voir l’histoire d’un autre point de vue : celui de Julia, l’amante de Winston et son plus grand amour.
Julia, la relecture féministe de 1984
C’est Sandra Newman, l’autrice de The Only Good Thing Anyone Has Ever Done et The Heavens, qui a la lourde tâche de réécrire l’histoire de 1984 à travers le regard du personnage féminin de l’intrigue.
Ainsi, dans Julia, l’écrivaine réinvente le roman culte du point de vue de Julia, une jeune femme du commissariat aux romans, membre de la « Ligue anti-sexe des juniors », que Winston avait commencé par détester profondément, la croyant une fervente adoratrice de Big Brother, voire un membre de la police de la Pensée, avant qu’elle ne lui déclare sa flamme sur un morceau de papier et qu’il ne tombe fou amoureux d’elle.
1984, outre la description du régime totalitaire d’Oceania, est un roman d’amour fiévreux, dont l’idée a muri dans la tête de son auteur suite à des déconvenues amoureuses avec plusieurs femmes, comme le révèlent une cinquantaine de lettres d’amour qui ont récemment été découvertes.
1984 est donc le récit d’un amour impossible inspiré par la contrariété d’Orwell à se voir refuser en mariage par deux amantes (il était marié) et comme toute histoire d’amour, il contient deux points de vue.
Il sera bientôt l’heure de découvrir celui de Julia, dans un roman qui lui est consacré.
Julia, un roman validé par les ayant-droit et le fils d’Orwell
Les ayant-droit de George Orwell ont révélé au Guardian qu’ils cherchaient depuis longtemps une autrice pour livrer une version féministe de 1984 ; il s’est avéré qu’au regard de sa bibliographie encensée par la critique, Sandra Newman était l’artiste idéale.
Une initiative qui a été validée par Richard Blair, le fils de George Orwell, lui-même.
Pour l’heure, aucune date de disponibilité du roman (que Sandra Newman a terminé d’écrire) n’a été annoncée mais Granta, la maison d’édition en charge du projet, a précisé qu’elle le publierait après que Newton a sorti son nouveau livre titré The Men (où toutes les personnes portant le chromosome Y disparaissent de la surface de la Terre), lui-même prévu en juin.
Julia viendra compléter une collection de réécritures féministes d’œuvres littéraires majeures, dont The Silence of The Girls, une version de l’Iliade mais du point de vue de Briséis, et A Thousand Ships, la version féministe de La guerre de Troie.
What a time to be alive !
À lire aussi : D’après une étude, les films français sont majoritairement peuplés d’hommes blancs. Qui est surpris ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Faudra que j'y jette un œil à cette nouvelle mouture. Apres la version de base est un tel chef d'œuvre que cela va être chaud pour s'aligner sur l'original. Mais bon, wait & see.