Si vous vous intéressez un peu à Matrix et à l’univers créé par les sœurs Wachowski en 1999, vous n’avez pas pu passer à côté de cette « théorie » qui a longtemps circulé parmi les fans. À savoir que le premier film à mettre en scène Neo, Morpheus et Trinity serait en fait une allégorie de la transidentité.
Une idée étayée par bien des indices, si on prend le temps de prêter attention à certains détails, à certaines répliques : la double-vie de Neo, le personnage de Switch, la matrice comme métaphore de la binarité des genres… autant d’éléments recensés dans cet article de Slate.
Ces hypothèses ont notamment été théorisées par Cáel M. Keegan, auteur de Lana and Lilly Wachowski: Sensing Transgender en 2018, quelques années après la transition des deux réalisatrices et leurs coming outs publics — en 2012, puis en 2016.
En 2020, Lilly Wachowski a finalement confirmé les théories des fans sur le sous-texte des films :
« J’aime à quel point ces films ont de la valeur pour les personnes trans et la façon dont elles me disent “ces films m’ont sauvé la vie”. Car on parle de transformation, spécifiquement dans le monde de la science-fiction – qui parle d’imagination, du fait de construire un monde, de l’idée que ce qui est impossible devient possible. Je crois que c’est pour cela que ça leur parle autant.
Je suis heureuse que les gens parlent des films Matrix comme d’un récit trans, et je suis reconnaissante d’avoir pu leur tendre la main à un moment de leur voyage. Je suis contente car l’idée que c’était notre intention originale s’est répandue. Le monde n’était pas prêt pour ça. Le monde des affaires n’était pas prêt pour ça. »
« Me And The Matrix », l’hommage d’une femme trans à l’œuvre des sœurs Wachowski
Réalisatrice d’animation, Cressa Maeve Beer a récemment présenté Me And The Matrix.
Ce court-métrage particulièrement touchant montre son amour pour le film Matrix qu’elle a découvert enfant, son importance dans son cœur, surtout sa joie de pouvoir aller voir Matrix Resurrections aujourd’hui :
« Aujourd’hui, plus de vingt ans plus tard, je me prépare à aller voir la séance d’ouverture de Matrix Resurrections. Ça a été un sacré voyage. »
Une belle ode qui rappelle le but premier de l’art : toucher, faire partager des expériences, au point de parfois révéler à qui le regarde des vérités profondément enfouies.
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