Une plainte « pour éviter qu’il n’y ait d’autres victimes, et parce qu’elle entend démontrer sa foi en la justice ».
Elle est l’une des femmes dont Mediapart a recueilli la parole. Laëtitia (le prénom a été changé), cadre centriste, porte plainte contre le ministre des Solidarités Damien Abad pour tentative de viol, des faits qui remonteraient à 2010, lors d’un dîner avec des cadres centristes.
Pour rappel, elle raconte qu’alors que Damien Abad lui tendait un verre, elle aurait vu quelque chose au fond, et s’est empressée de recracher sa gorgée après l’avoir bu. Plus tard dans la soirée, elle affirme que Damien Abad lui aurait sauté dessus et aurait tenté de la violer. Dans son témoignage, Laëtitia dénonce aussi une agression sexuelle et du harcèlement lors d’un mariage la même année. Seule la tentative de viol ne serait pas prescrite.
Bientôt une réaction d’Élisabeth Borne ?
« Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision » assurait la Première ministre Élisabeth Borne, au lendemain des premières révélations de Mediapart, qui contenaient les témoignages de deux autres femmes.
Y compris durant la campagne des législatives, elle n’a cessé d’exhorter les victimes à porter plainte, sans avoir l’air d’écouter les voix lui répondant que le nombre de plaintes pour violences sexistes et sexuelles classées sans suite a largement de quoi décourager.
De « nouveaux éléments », et maintenant une plainte en bonne et due forme : c’est désormais chose faite. Mais cela sera-t-il suffisant pour que des mesures soient prises ? Pour que l’on tire enfin « toutes les conséquences » ?
Selon Marianne, Élisabeth Borne aurait manifesté sa volonté de mettre en retrait Damien Abad dès les premières révélations de Mediapart, mais s’est heurtée au choix d’Emmanuel Macron de le maintenir au gouvernement. Paris Match semble confirmer aussi que la Première ministre est pieds et poings liés dans cette histoire en affirmant qu’elle parle de son ministre des Solidarités comme d’ « un boulet », « espérant qu’il démissionnera de lui-même, par souci du collectif ». Bonne ambiance au gouvernement.
Damien Abad, qui continue de contester fermement les accusations, a annoncé qu’il portera plainte pour dénonciation calomnieuse : « Je ne laisserai pas ces accusations mensongères et scandaleuses sans réponse ».
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Crédit photo : RMC (capture)
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Les Commentaires
Ils ne peuvent pas virer ce ministre, parce que sinon, ça les mettrait dans une position difficile pour tous les autres ministres/secrétaires qui sont déjà impliqués/l'ont été/sont soupçonnés d'un crime.
S'il le faisait, franchement, je serai partagé-e. Certes, ça serait une bonne nouvelle, mais j'aurais quand même le soupçon qu'il y ait un peu de handicapophobie. (Un peu à la manière où c'est plus ""simple/rapide" de virer une femme ou une personne non-blanche)