Comme chaque 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le VIH/sida, les associations se mobilisent pour rappeler l’importance du combat contre cette épidémie qui continue de faire des ravages dans certaines parties du monde.
En France, 200 000 personnes sont touchées, dont 24 000 qui ignorent leur séropositivité. C’est l’occasion de rappeler l’importance du dépistage, d’informer sur la façon dont se transmet le VIH, de mettre en avant des moyens de se protéger et de protéger ses partenaires, mais aussi de parler des traitements, qui permettent aux personnes séropositives de vivre en bonne santé, ainsi que de la PrEP.
C’est aussi un moment important pour dénoncer certains préjugés encore bien tenaces et présents dans notre société. C’est justement le but de la nouvelle campagne de Aides, incarnée par cinq personnes vivant avec le VIH, dont Nina, ou encore Flavie, que Madmoizelle a rencontrées.
Des préjugés persistants sur les personnes séropositives
Car si vivre avec le VIH n’empêche pas de fonder une famille, d’avoir une vie sexuelle épanouie, d’avoir un boulot, une enquête de l’Institut CSA pour le Centre régional d’information et de prévention du sida (Crips Île-de-France) montre que de nombreuses idées reçues perdurent.
Elle montre que :
- 36 % des parents interrogés seraient mal à l’aise si la personne qui garde leur enfant était séropositive
- 27 % des parents interrogés seraient mal à l’aise si l’un des enseignants de leur enfant était séropositif
- 25 % des personnes interrogées pensent qu’une personne séropositive peut représenter un danger en exerçant une profession de santé.
C’est aussi certaines méconnaissances qui persistent sur la transmission du virus : aujourd’hui, une personne séropositive sous traitement avec une charge virale indétectable depuis plus de six mois peut avoir des relations sexuelles sans préservatif et ne risque pas de transmettre le VIH.
Une bonne nouvelle… encore largement méconnue par le grand public : 73 % des personnes interrogées l’ignorent encore.
De même 60 % d’entre elles pensent que l’espérance de vie d’une personne séropositive sous traitement est inférieure à la population générale.
Plus inquiétant encore, certains professionnels de santé sont mal informés sur les risques de transmission et discriminent leurs patients et patientes lorsqu’ils apprennent leur statut sérologique.
« Il y a urgence », estime Gabriel Femenias, directeur général du Crips Île-de-France.
« Urgence à reparler du VIH. Urgence à mettre en exergue les progrès scientifiques qui nous permettent de croire en la fin du VIH d’ici 2030. Urgence à informer sur les réalités de la vie avec le VIH. »
Le dépistage en recul
Santé Publique France tire aussi la sonnette d’alarme sur une « baisse du recours au dépistage en 2020 », conséquence de la crise sanitaire.
Une baisse des dépistages, cela ne veut pas dire moins de contaminations, bien au contraire. Le risque, c ‘est « un possible retard au diagnostic et à l’accès aux traitements antiviraux dont l’effet préventif a un impact direct sur la dynamique de l’épidémie », s’inquiète SPF.
Preuve que, même après plusieurs décennies à combattre l’épidémie, il est plus que jamais nécessaire de continuer à informer, à sensibiliser, mais aussi à lutter contre la sérophobie.
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Crédit photo : Uriel Mont via Pexels
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