Bonne nouvelle : une nouvelle pilule contraceptive masculine a été testée avec succès sur un groupe d’hommes aux Etats-Unis. Les deux chercheuses à la tête de l’équipe qui développe cette nouvelle solution ont présenté les résultats de ce test lors d’un congrès de l’Endocrine Society cette semaine.
Stopper la production de spermatozoïdes
Baptisée pour l’instant 11-beta-MNTDC, cette pilule a été testée sur un groupe de 40 hommes en bonne santé. Et les résultats sont vraiment encourageants. « En combinant deux activités hormonales, cette pilule permet de diminuer la production de spermatozoïdes, tout en préservant la libido », explique Christina Wang qui co-dirige l’étude.
En prenant un comprimé par jour contenant un progestatif, de l’androgène et de la testostérone modifiée, les hommes ont fait baisser le niveau d’hormones nécessaires dans les testicules pour produire les spermatozoïdes.
Certains participants ont toutefois relevé des effets secondaires modérés : fatigue, acné, maux de tête, légère baisse de libido et quelques troubles de l’érection. Les deux chercheuses précisent toutefois que ces problèmes n’ont pas impacté l’activité sexuelle des participants de l’étude et qu’aucun d’eux n’a arrêté de prendre la pilule au cours de l’expérience.
Une fois les 28 jours de l’étude écoulés, les hommes ont cessé de prendre leur comprimé quotidien et tous leurs niveaux d’hormones sont revenus à la normale. Les effets secondaires se sont aussi arrêtés.
Deux pilules développées en parallèle
Ce premier test sur un groupe d’hommes n’est pas suffisant pour savoir si cette pilule sera une méthode de contraception masculine réversible satisfaisante. En effet, il faut 60 à 90 jours pour que la prise de cette pilule stoppe complètement la production de spermatozoïdes. Ce test a juste montré que cette pilule faisait effectivement baisser les niveaux d’hormones qui contrôlent la production de spermatozoïdes. Le tout sans effets secondaires bloquants.
Ce n’est pas la première pilule contraceptive masculine testée par l’équipe. Une précédente pilule baptisée DMAU, avec une composition différente, avait déjà été testée l’année dernière. « Le but est de trouver le dosage le plus efficace avec le minimum d’effets secondaires », explique Stephanie Page, qui co-dirige l’étude avec Christina Wang. « Nous développons ces deux pilules en parallèle afin d’essayer de faire progresser le champ de la médecine contraceptive ».
Les deux pilules seront testées sur des périodes plus longues, puis au sein de couples hétéros sexuellement actifs. Mais la route vers la commercialisation est encore longue.
Encore une décennie à patienter
“Une contraception hormonale masculine orale, sûre et réversible, devrait être disponible dans une dizaine d’années », prédit Christina Wang. Pour l’instant, hormis le préservatif, les injections et le slip chauffant, la seule alternative en matière de contraception masculine est
la vasectomie (lire notre témoignage) et elle est difficilement réversible.
Pourtant, les hommes semblent prêts à prendre eux aussi la pilule. Selon un sondage de l’institut CSA datant de 2012, 61% des hommes se disaient prêts à adopter ce type de contraception en France.
Pour aller plus loin :
- Lire le communiqué de l’Endocrine Society
- Lire l’article du Parisien qui fait le point sur les méthodes de contraception masculine existantes
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