C’est une image insoutenable, qui fait le tour des réseaux sociaux depuis quelques jours. Celle de deux cadavres, le corps d’une femme noire et d’une petite fille, retrouvées mortes de soif dans le désert libyen.
Comme l’a rappelée le compte Refugees in Libya, qui a pu les identifier, elles s’appelaient Fati et Marie Dosso, elles étaient âgées respectivement de 30 et 6 ans, et elles étaient mère et fille.
« La femme sans visage et sa fille jetées dans le désert il y a quelques jours n’étaient pas seulement des migrantes […] elles avaient une histoire, une vie », peut-on lire dans le tweet.
D’origine ivoirienne, elles ont été expulsées de la Tunisie avec le père de famille, surnommée Pato, rapporte Infos Migrants, ce dernier n’a pas été retrouvé. Ils s’étaient installés en Tunisie il y a quelques années afin de pouvoir y élever leur petite fille. Comme des centaines de réfugiés, ils ont été expulsés par les autorités tunisiennes et reconduits à la frontière.
En Tunisie, une « chasse » aux réfugiés noirs
La mort de ces deux personnes n’est que la « partie immergée de l’icerberg » a écrit Mediapart. Car au moins cinq individus ont déjà été retrouvés morts de déshydratation dans le désert libyen depuis le début du mois de juillet. Des centaines de migrants issus d’Afrique subsaharienne, dont des femmes enceintes, des enfants et des bébés, ont été expulsés de la Tunisie, dans le cadre d’une opération que beaucoup qualifient de « chasse aux Noirs ».
À lire aussi : Dans un contexte de violences en hausse, des Tunisiennes noires dénoncent un climat raciste dans le pays
Ils sont alors reconduits à la frontière avec la Libye et l’Algérie, dans le désert, sans eau ni nourriture. Dans un communiqué publié le 18 juillet, des experts de l’ONU ont exhorté les autorités tunisiennes « à faire respecter les droits des migrants », sans que cela change pour autant leur traitement.
Néanmoins, grâce au Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés, certains ont pu être secourus, l’organisme ayant apporté « de l’eau, du jus de fruits et des biscuits », à près de 170 personnes, les logeant temporairement dans un hangar en Libye.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires