Il ne s’attendait pas à un tel comité d’accueil. Ce lundi 29 janvier, le directeur de Sciences Po Mathias Vicherat a repris ses fonctions après un mois et demi mise en retrait, alors que lui et son ex-compagne s’accusaient mutuellement de violences conjugales.
Pour son retour sur le campus de Sciences Po Paris, plusieurs étudiants ont bloqué l’entrée de l’école, tandis que d’autres ont mené des mobilisations dans plusieurs campus de France afin de protester contre sa réintégration.
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« Vicherat démission »
Au total, « deux sites de Sciences Po Paris sont bloqués par une cinquantaine d’élèves, sur un total de 9 000 élèves », a déclaré la direction de l’école auprès de l’Agence France Presse. Le blocus ayant été mis en place grâce à des poubelles, barrières, vélos et palettes entassés par une trentaine d’étudiants présents. Les campus de Reims, Nancy, Poitiers et Le Havre ont également été bloqués.
Sur les murs du bâtiment situé dans le 7e arrondissement de Paris, des affiches sur lesquelles étaient inscrites « Vicherat démission » ont été collées, comme on peut le voir ci-dessous.
Une confiance « entamée, distendue » selon Mathias Vicherat
Mathias Vicherat s’était mis en retrait volontaire le 11 décembre dernier, après que la presse a révélé que son ex-compagne et lui s’accusaient mutuellement de violences conjugales. Ils avaient tous deux été placés en garde à vue le 3 décembre avant d’être remis en liberté le lendemain.
Mais, bien qu’une enquête préliminaire soit toujours en cours, la commission de déontologie de Sciences Po a estimé qu’il n’était pas possible de « conclure à un manquement aux principes déontologiques de la charte », a pu lire Libération dans un avis consultatif rendu mi-janvier.
De son côté, Vicherat a adressé un message aux étudiants, salariés et enseignants, lundi midi. Il dit mesurer « avec gravité, que la confiance a pu être entamée, distendue ». « Je sais aussi que celle-ci ne se décrète pas mais qu’elle se bâtit dans la durée et à chaque instant à travers le souci permanent de l’efficacité, du collectif et de l’humilité », a-t-il poursuivi. Il invite « tous les acteurs et actrices de Sciences Po qui le souhaiteront » à le rencontrer, et souhaite s’« inscrire résolument et durablement avec tous et toutes dans cette démarche d’écoute et de dialogue ».
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De nombreux élèves, eux, réclament sa démission, et estiment que « ce retour est une insulte aux victimes de violences sexistes et sexuelles, au personnel de Sciences Po et à sa communauté étudiante », comme l’a déclaré l’une d’entre elles anonymement, auprès de l’Agence France Presse.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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