« J’ai toujours pensé que dès qu’ils pourraient m’indemniser, ils le feraient. »
Auprès du New York Times, Christine Martinez reconnaît sa propre naïveté. Cette quarantenaire vient de porter plainte dans un tribunal californien contre deux des trois co-fondateurs de la plateforme Pinterest, Ben Silbermann et Paul Sciarra.
Elle les accuse de violation de contrat tacite, vol d’idée, enrichissement illégitime, et pratiques commerciales déloyales.
Christine Martinez affirme avoir largement contribué à la création de la plateforme lancée en 2010, notamment concernant la stratégie à mettre en place pour toucher son public avide de connaître les dernières tendances niveau coiffure, cuisine ou décoration.
La possibilité de créer des tableaux, la fonction « Pin it » pour épingler un contenu… Christine Martinez l’affirme : ce sont les idées, les conseils qu’elle a donné à Ben Silbermann et Paul Sciarra.
Son nom apparaitrait même dans le code source de la plateforme. « Ils n’avaient pas de formation en marketing ou d’expertise pour créer un produit destiné aux femmes, mon rôle a toujours été de les éduquer », raconte-t-elle aujourd’hui. Autrement dit, sans elle, Pinterest ne serait pas le réseau social que l’on connaît, mais surtout, n’aurait peut-être pas remporté un tel succès.
Christine Martinez explique que ce n’est qu’en 2019, soit l’année où Pinterest est entré en bourse, qu’elle a fini par comprendre qu’elle n’entendrait plus parler de Ben Silbermann et Paul Sciarra. Que son rôle dans la création du réseau ne serait pas reconnu ni récompensé. C’est ce qui l’a finalement décidé à saisir la justice.
Les casseroles de Pinterest
Selon Forbes, Pinterest a balayé d’un revers de main le récit de Christine Martinez, affirmant que les accusations sont « sans fondement ».
Une affaire qui fait tache pour l’entreprise qui, jusqu’à récemment, avait conservé une bonne image. Mais si Pinterest aime ses utilisatrices, elle ne prend visiblement pas soin de ses employées… En mai dernier, Francoise Brougher a obtenu de l’entreprise un chèque de 22,5 millions de dollars dans un règlement à l’amiable. Elle avait poursuivi Pinterest pour discrimination sexiste suite à son licenciement.
Et ce n’est pas la seule : Ifeoma Ozoma et Aerica Shimizu Banks, deux anciennes employées, ont elles aussi témoigné d’un climat raciste et abusif. En bref, la plateforme est dans la sauce.
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Crédit photo : Zan Ready via Flickr
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