Les Nations Unies nous alertent sur le nombre effarant de grossesses non désirées dans le monde. Un rapport publié le 30 mars 2022 nous informe que 121 millions de grossesses non planifiées sont enregistrées tous les ans.
Des chiffres inquiétants
Ce sont près de la moitié des grossesses, dans le monde, qui ne sont pas planifiées. Natalia Kanem, directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour la population, s’inquiète de la négligence quant à la liberté reproductive des femmes, qui s’accompagne d’un certain silence :
« Cette crise est en partie invisible parce qu’elle est extrêmement fréquente. Presque tout le monde connaît une femme ayant dû faire face à une grossesse non intentionnelle. »
C’est un énorme problème pour les femmes, mais ça devrait aussi l’être pour tout le monde. Natalia Kanem poursuit :
« Ce rapport tire la sonnette d’alarme. Le nombre effarant de grossesses non intentionnelles prouve l’incapacité de la communauté internationale à garantir le respect des droits fondamentaux des femmes et des filles. »
Des chiffres édifiants qui ont plusieurs explications.
Quels sont les raisons ?
Dans le rapport, il est indiqué qu’environ 257 millions femmes ne désirant pas de grossesse n’ont pourtant pas recours à des moyens de contraception comme le préservatif, la pilule ou le stérilet. Parmi elles, 172 millions n’en utilisent donc aucun.
Mais selon Le Monde, d’autres raisons expliquent également ce nombre important de grossesses non désirées : un véritable manque d’information sur la contraception et des peurs sur les effets secondaires, ainsi que l’opposition d’un tiers dans le cas des femmes mariées. Selon le rapport, près d’un quart des femmes n’est pas en mesure de dire non à une relation sexuelle.
Les raisons avancées par l’organisme des Nations Unies chargé des questions de santé sexuelle et reproductive sont donc multiples :
- le manque de soins de santé sexuelle et reproductive et d’informations dans ce domaine ;
- le fait que les moyens de contraception disponibles ne soient pas adaptés au corps ou à la situation des femmes ;
- les normes néfastes et la stigmatisation dont sont victimes les femmes qui contrôlent leur corps et leur fécondité ;
- les violences sexuelles et la coercition reproductive ;
- les attitudes moralisatrices ou humiliantes des prestataires de santé ;
- la pauvreté et les retards de développement économique ;
- les inégalités de genre.
La pandémie a accentué les problèmes d’approvisionnement en contraceptifs dans certains pays. Les inquiétudes se font également sentir quant à l’accès à la contraception des femmes ukrainiennes.
« Si vous aviez 15 minutes pour quitter votre maison, qu’emporteriez-vous ? Votre passeport ? De la nourriture ? Penseriez-vous à prendre votre moyen de contraception ? », s’interroge à juste titre Natalia Kanem.
Des avortements dangereux
Dans le rapport, il est également indiqué que plus de 60% des grossesses accidentelles se soldent par un avortement. Mais ces derniers sont bien souvent effectués dans des conditions sanitaires déplorables, du fait de l’illégalité de la pratique dans certains pays.
On estime que 45% des interruptions volontaires de grossesse sont non médicalisées et à l’origine de 5 à 13% des décès maternels.
Beaucoup de femmes donnent donc la vie sans le vouloir et beaucoup d’autres meurent des suites d’un avortement. Ce rapport tire donc la sonnette d’alarme et implore les responsables politiques, les dirigeants et les particuliers d’agir. C’est la vie des femmes qui est en jeu !
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Image en une : © Unsplash/Gemma Chua-Tran
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