Le shampoing sec, c’est pratique. Simple à utiliser, il permet de donner un petit coup de frais au niveau des racines quand le temps nous manque pour les laver. Malheureusement, le laboratoire indépendant américain Valisure vient de dévoiler une vaste étude révélant la présence de benzène, une substance classée cancérogène par l’Union Européenne, dans près de 70% des formules testées… Et ça ne nous arrange pas du tout, cette histoire.
Un panel de 34 shampoings secs
En tout, pas moins de 34 shampoings secs ont été testés. Tous, proviennent de marques que l’on connaît déjà très bien comme Batiste, Klorane, Kérastase ou encore Bumble and Bumble. Et si pour la plupart, les taux de Benzène retrouvés sont à la hauteur ou légèrement au-dessus du seuil toléré par la FDA (Food And Drug Administration), il a été constaté que certains d’entre eux pouvaient contenir jusqu’à 170 fois la concentration optimale.
Une découverte qui a même poussé la FDA à lancer une pétition pour demander le rappel des produits dont la formule pose problème. David Light, PDG de Valisure, s’explique via un communiqué :
« La détection de niveaux élevés de benzène dans les shampoings secs doit être prise au sérieux, car ces produits sont généralement utilisés à l’intérieur, où le benzène peut persister et être inhalé pendant de longues périodes »
Par mesure de précaution, certaines marques et groupes comme Unilever (qui ditribue les produits Dove) ont d’ores et déjà lancé une campagne de rappel aux États-Unis et au Canada. Leurs shampoings secs présentaient un taux trop élevé de benzène. Voilà ce que l’on peut lire sur le site de la FDA :
« Les produits rappelés ont été distribués dans tout le pays aux États-Unis. Les détaillants ont été avisés de retirer les produits rappelés des rayons. Les consommateurs doivent cesser d’utiliser les shampoings secs en aérosol mentionnés »
Les taux de benzène autorisés en France VS aux Etats-Unis
En France et plus largement dans l’Union Européenne, l’utilisation de benzène est très réglementée. Si la plupart des produits cosmétiques contiennent au maximum 0,01% de cette matière première, La seule exception s’applique au carburant, qui peut en contenir 1 %.
D’après le site Inci Beauty, on retrouve la présence de benzène à des taux divers selon les cosmétiques. Voilà ce qu’on peut lire :
- Parfums fins : 0,01 %
- Eaux de toilette : 0,004 %
- Crèmes parfumantes : 0,002 %
- Dans les autres produits sans rinçage et produits bucco-dentaires : 0,0002 %
- Produits à rincer : 0,001 %
Les taux sont donc bien moins alarmant qu’aux Etats-Unis.
Mais sommes-nous pour autant à l’abri de tomber sur un shampoing sec au taux de benzène largement supérieur à la normale ? La réponse est non. Après une enquête interne, les sociétés Procter & Gamble et Unilever ont révélé que ça n’est pas la formule des produits qui pose un problème, mais bien leur propulseur d’aérosol. David Light, confondateur et CEO de Valisure explique au magazine Allure.
« Bien que le benzène ne soit pas un ingrédient de nos produits, nos recherches ont montré que des niveaux inattendus de benzène provenaient du propulseur qui pulvérise le produit. »
« Les propulseurs sont des matières premières qui entrent dans la bombe aérosol et la mettent sous pression, créant ainsi le spray. Ces agents propulseurs sont des produits chimiques comme le butane et le propane – qui, s’ils sont purs, sont sans risque. Or, ces deux gaz sont des distillats de pétrole, ce qui signifie qu’ils proviennent de l’industrie pétrolière et gazière, connue pour sa contamination par le benzène »
Pas très rassurant…
Que reproche-t-on exactement au benzène ?
Originellement issu du pétrole, le benzène est un liquide incolore très volatile qui est utilisé pour dégraisser les métaux ou pour faire office d’intermédiaire dans la synthèse d’autres composés chimiques. Hautement toxique, son exposition au long terme (par voie respiratoire ou par contact) peut entrainer un cancer du sang.
À lire aussi : 9 gestes à adopter au quotidien pour une routine beauté plus écologique
Crédits de l’image de une : @Clarissa Schreiner.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires