« Approximativement 80% des femmes déclarent faire l’expérience d’au moins un symptôme prémenstruel physique ou moral. Pourtant, les données sont limitées sur l’apparition des symptômes prémenstruels à travers les nations et par groupes d’âges. »
La santé gynécologique, un sujet majeur qui concerne une bonne partie de la population… mais toujours la dernière roue du carrosse en matière de recherches scientifiques.
Heureusement, une étude menée par des universités états-uniennes et publiée durant l’été 2022 tend à montrer l’étendue d’un phénomène que l’on ne connaît que trop bien : le syndrome prémenstruel (SPM). Mise en lumière dans Le Monde cette semaine, elle a été réalisée à l’échelle mondiale, entre mai 2017 et juin 2020, dans 140 pays.
C’est grâce à l’application de suivi menstruel Flo que plus de 238 000 personnes ont pu être interrogées sur leur vécu du SPM et sur la façon dont il peut avoir un impact sur leur santé physique, mentale et sur leur quotidien.
Les fringales alimentaires, très largement en tête des symptômes prémenstruels
Parmi les symptômes les plus souvent rapportés durant cette période qui précède les règles et le début d’un nouveau cycle, on retrouve très largement les fringales alimentaires (à 85,28%), les sautes d’humeur et l’anxiété (à 64,18%), ainsi que la fatigue (à 57,3%). Suivent ensuite l’augmentation de l’appétit, la sensibilité au niveau des seins, la prise de poids ou encore la sensation de gonflement.
Examinés par tranche d’âge (18-27 ans, 28-37 ans, 38-47 ans et 48-55 ans), les résultats montrent aussi que la présence de certains symptômes peut varier en fonction du vieillissement :
« Nous avons trouvé que la fréquence des symptômes augmente avec l’âge pour la distraction, la baisse de la libido, la perturbation du sommeil, les symptômes gastro-intestinaux, la prise de poids, les migraines, les bouffées de chaleur, la fatigue, le gonflement. Inversement, la fréquence des spasmes abdominaux diminue avec l’âge. »
Autre donnée majeure : 28,61% des personnes interrogées affirment que les symptômes ressentis interfèrent dans leur vie quotidienne à chaque cycle.
Des disparités à prendre avec des pincettes
Dans quels pays rapporte-t-on le plus fréquemment des symptômes prémenstruels ?
Arrivent en tête l’Égypte, le Liban et le Brésil, tandis que tout en bas du classement, on trouve le Mali, le Gabon et le Togo.
Selon l’étude, le SPM a un taux de prévalence largement moins élevé dans les pays européens, en comparaison avec les pays asiatiques. Mais selon les pays, la pénibilité ressentie n’est pas forcément la même. « Des personnes du Royaume-Uni, du Brésil, du Japon, de Corée, et d’Australie signalent des symptômes prémenstruels plus intenses et plus longs, à l’inverse d’Honk Kong et du Pakistan. »
Les auteurs de l’étude reconnaissent la possibilité d’un biais en fonction des répondantes : « Il est possible que les individus qui sont plus au courant des symptômes prémenstruels soient plus prompts à utiliser une application pour les suivre, ou plus sujets à répondre à un sondage qui porte sur les symptômes prémenstruels. »
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Crédit photo : Sora Shimazaki via Pexels
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