« Il m’a bloquée contre un mur, il m’a hurlé dessus, je ne pouvais pas me défendre. Il a dit qu’il allait pourrir ma fin de contrat et le reste de ma carrière. » Ce témoignage glaçant émane d’Adèle, salariée du centre de dépistage du cancer d’Île-de-France.
Une enquête de Franceinfo parue ce 5 juillet révèle que sans ce centre, règne un « climat toxique », où les salariés estiment être victimes de harcèlement moral, violences verbales ou encore menaces physiques de la part Jérôme Nicolet, directeur médical du centre régional de coordination des dépistages du cancer d’Île-de-France.
Violences verbales et menaces physiques
Selon les informations de Franceinfo, trois plaintes ont été déposées à l’encontre du directeur médical, ainsi qu’une procédure aux Prud’hommes. Plusieurs salariés dénoncent une maltraitance institutionnalisée qui a entraîné une multiplication d’arrêts maladie.
Comme pour Adèle, susmentionnée, victime « d’humiliations en réunion » ou de menaces physiques. Ou pour Marine (dont le prénom a été modifié), qui raconte avoir été violemment agressée verbalement dans son bureau par le docteur Jérôme Nicolet à l’été 2022, alors qu’elle était enceinte de sept mois. Plusieurs témoins ont entendu les cris à son encontre. Elle a engagé une procédure aux Prud’hommes pour licenciement abusif et harcèlement moral.
Une dizaine de démissions en quelques mois
Selon l’inspection du travail qui a constaté sur place la souffrance des salariés, le docteur Jérome Nicolet est un « cas d’école » jamais vu dans sa carrière : « Ce monsieur a une forme caricaturale de harcèlement moral », décrit-il à Franceinfo. En seulement quelques mois, une dizaine de femmes ont démissionné du centre.
La direction du centre de dépistage du cancer d’Île-de-France a diligenté deux enquêtes, une en interne du Comité Social et Économique (le CSE) et de la direction, et une autre par l’intermédiaire d’un cabinet indépendant.
Si la direction reconnaît que le mis en cause « peut adopter un discours très tranché, cassant et blessant et que les témoins décrivent une perte de contrôle, avec disparition des précautions de langage, […], un comportement éphémère, mais suffisamment décalé pour être gardé en mémoire par les témoins », les enquêtes ont conclu qu’il n’y avait pas de harcèlement moral.
De son côté, Jérôme Nicolet réfute toutes les accusations, et parle de « dénonciation calomnieuse ».
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