Une première selon Le Parisien. Une enquête publiée dans le quotidien ce vendredi 19 avril, révèle que pour la première fois de son histoire, l’Institut national de jeunes sourds de Paris, l’établissement référence dans le pays depuis la fin du XVIIIe siècle, est secoué par une affaire de violences sexuelles. Deux adolescentes accusent un ancien élève, aujourd’hui âgé de 18 ans de viols. Il a été mis en examen.
Le jeune homme mis en cause a été mis en examen
L’adolescent est accusé d’avoir violé plusieurs fois sa copine en juin 2021 dans les toilettes mixtes du bâtiment lycée, alors plaignante n’avait que 13 ans. La brigade des mineurs a par la suite recueilli le témoignage d’une autre petite amie du suspect, elle aussi âgée de 13 ans au même des faits, qui l’accuse de l’avoir violée, lui imposant des rapports sexuels à de multiples reprises à l’extérieur de l’établissement.
Le jeune accusé, lui, a affirmé en garde à vue que ces rapports étaient consentis, et que les victimes présumées se montraient « sexuellement provocatrices ». Une information judiciaire pour « viols sur mineures » a été ouverte par le parquet de Paris. En attendant la fin de l’instruction, le suspect a été placé sous contrôle judiciaire.
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La fin d’une omerta ?
Une affaire qui a fait grand bruit dans le milieu des sourds, car une omerta s’est enfin brisée. Et pour cause, selon plusieurs associations, il s’agirait de « l’arbre qui cache la forêt », rapportent nos confrères du Parisien. Selon Elodia Mottot, codirigeante de Coda France, l’association nationale des enfants de parents sourds, « les violences sexuelles sont banalisées au sein de la communauté », a-t-elle confié au quotidien.
« J’ai 32 ans et quand j’échange avec des amis nés de parents sourds de la même génération que mes parents sourds — donc qui sont nés dans les années 1960 —, ces violences étaient déjà sues, connues et récurrentes. Une amie m’a dit récemment que sa mère l’avait éduquée à ne jamais aller aux toilettes seule quand elle est entrée à l’école, car les WC signifiaient agressions et viols. »
Elodia Mottot.
D’autant que selon un rapport parlementaire, 34 % des femmes handicapées ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire contre 19 % pour les femmes valides.
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