Dans une récente interview accordée à Libération, Neige Sinno, l’autrice de Triste Tigre, a partagé son enthousiasme à propos du rapport final de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE). Citée dans le rapport en question, l’écrivaine met en avant l’importance de ce travail dans la lutte contre l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants.
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L’autrice, distinguée par le prix Femina, a qualifié de « magnifique » ce rapport de la CIIVISE, dévoilé le 17 novembre. Sa synthèse a été présentée publiquement le 20 novembre, journée mondiale de l’enfance, en parallèle de l’annonce d’un nouveau plan gouvernemental contre les violences faites aux enfants. « Ce rapport est magnifique parce que je vais pouvoir le mobiliser auprès de ceux qui m’en demandent, leur dire que j’y ai lu des réflexions qui m’ont servi », a déclaré l’autrice.
Du « je » au « nous » : une lutte collective
Dans cet entretien, Neige Sinno a confié avoir utilisé les travaux de la CIIVISE comme outil pour écrire son livre, qui est à la fois une narration personnelle de son expérience d’inceste et un essai sur les violences sexuelles. Elle explique que les chiffres de la commission lui ont permis de comprendre la portée collective de son problème, déconstruisant ainsi des représentations faussées : « Une personne sur dix est victime d’inceste, ces conclusions aident la société à l’intégrer. »
« J’avais cette crainte qu’en racontant mon histoire de mon seul point de vue, les autres ne se sentent pas reflétés », a-t-elle également confié, avant d’évoquer ses consoeurs dont Vanessa Springora (Le Consentement) et Camille Kouchner (La Familia grande) :
Nous ne sommes qu’au début et nous cherchons à passer le relais, à donner le plus grand nombre de points de vue pour qu’en tant que société nous nous posions enfin cette question. C’est d’autant plus crucial que nous sommes nombreux.
Quand une lectrice remarque qu’« il est affreux que [mon] beau-père soit encore dans la nature », je réponds qu’« il y a 5 millions de victimes adultes, donc 5 millions d’agresseurs potentiels ».
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