Mardi 18 août, la ville de Marseille a lancé son dispositif de prévention anti-harcèlement à la plage. Expérimenté l’année dernière sur le Prado, il est étendu cet été à quatre plages de la cité phocéenne. Grâce à l’application gratuite Safer Plage, pensée par la mairie en collaboration avec plusieurs associations locales, toute personne pourra dénoncer les violences sexistes et sexuelles dont elle serait victime ou témoin.
Une équipe de médiateurs spécialisés et une campagne de sensibilisation
L’application, déployée à l’origine dans le milieu festif, permet de donner l’alerte et de déclencher l’intervention d’une équipe de médiateurs spécialisés sur le terrain.
Pour les plages marseillaises, ce sont 15 personnes qui ont été formées et agiront en binôme. Comme le rapporte Le Parisien, « la première personne aura pour but de localiser la victime et de la mettre si besoin en zone sûre, la seconde tentera d’échanger avec la personne soupçonnée de harcèlement ».
À cela s’ajoute une campagne de sensibilisation menée par des associations féministes aux abords des plages : « Par rapport au harcèlement de rue, la plage c’est statique : c’est plus facile pour un agresseur d’aller embêter une personne qui ne peut pas bouger. Des filles doivent essuyer des regards insistants, des propos, mais se font aussi prendre en photo », rapporte Martine Ragon, de l’association Femmes Solidaires, à nos confrères du Parisien.
En effet, un sondage Yougov de juin 2021 réalisé pour Bumble montre que presque la moitié des 18-24 ans ont été confrontées à du harcèlement alors qu’elles étaient à la plage, et plus d’un tiers des femmes ayant entre 25 et 34 ans rapportent avoir subi des faits similaires.
Ces mesures seront-elles suffisantes pour protéger les vacancières sur les plages des Catalans, de la Pointe-Rouge, de la Bonneveine et de Corbières ? La mairie marseillaise prévoit aussi une campagne d’affichage sur les bus et dans les bars de la ville, comptant sur l’aspect dissuasif du dispositif.
L’année dernière, certains avaient néanmoins déploré qu’il incombe, une fois de plus, aux femmes d’être vigilantes. À quand un travail de fond pour que les agresseurs cessent d’agresser ?
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