Moins d’un an après la révocation de l’arrêt Roe v. Wade garantissant le droit à l’IVG aux États-Unis, Deborah Dorbert, une habitante de la Floride, s’est vu refuser l’accès à l’avortement alors que son bébé est atteint d’une maladie fœtale mortelle et qu’il n’a aucune chance de survie.
Elle et son mari se sont confiés au journal états-unien The Washington Post sur cette décision aussi brutale qu’éprouvante mentalement. Ils passeront les quelques semaines de grossesse restantes à préparer les funérailles de leur enfant dont l’espérance de vie, selon les médecins, est située entre 20 minutes et quelques heures.
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Une décision injuste
« Ça me met en colère que des hommes politiques décident de ce qui est bon pour ma santé. J’aurais fait n’importe quoi pour avoir ce bébé vivant », a confié la jeune femme aux journalistes du Washington Post.
En Floride, depuis le 1er juillet 2022 le délai légal pour avorter est passé de 24 à 15 semaines. Néanmoins, selon les informations relayées par le journal, cette restriction peut être contournée si « deux médecins certifient par écrit que, selon un jugement médical raisonnable, le fœtus présente une anomalie qui lui sera fatale et n’est donc pas viable ». Difficile de comprendre comment les médecins du couple ont choisi d’appliquer (ou non) cette loi, déplore le quotidien états-unien, qui suggère que cela est peut-être dû au fait que « leur bébé est atteint d’une maladie longtemps considérée comme mortelle et qui fait maintenant l’objet d’essais cliniques pour évaluer un traitement potentiel. »
Comme le rappellent nos consoeurs du ELLE, en France, le délai légal pour avorter et de 14 semaines, mais les interruptions médicales de grossesse (IMG) restent possibles si, comme pour Déborah Dorbert, le fœtus est atteint d’une malformation ou d’une maladie incurable.
Image de Une : Ian Hutchinson
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Les Commentaires
Pour celle.ux qui comprennent l'anglais, le New England, un des journaux scientifiques les plus réputés, a sorti récemment un podcast sur la réalité des gynécos et des femmes dans le monde post-Roe. C'est ici, également retranscrit. Attention, TW, les situations décrites sont très difficiles à entendre/lire.
Pour les personnes qui n'en étaient pas encore convaincus, il est désormais impossible de nier que ceux qui ont décidé de retirer ce droit aux Américaines avaient tout sauf la santé et le bien-être des femmes et des bébés en tête ! Et en plus de ça, aucune connaissance scientifique de ce sujet.