Article initialement publié le 19 février 2016
Undertale, le jeu où personne n’a à mourir
Undertale est un RPG (c’est à dire un jeu de rôle) indépendant sorti le 15 septembre 2015, développé par Toby « radiation » Fox et financé grâce à une campagne KickStarter. Dans sa bande-annonce, il est décrit comme étant « un RPG amical où personne n’a à mourir ».
En effet, le jeu présente différentes options plutôt originales dans son système de combat : il propose par exemple de flirter ou de chanter, voire de prendre la pose avec un ennemi pour pouvoir gagner un combat sans tuer (parce que tuer c’est pas super cool quand même).
Niveau difficulté, Undertale est plutôt facile et accessible aux joueurs du dimanche (comme moi), mais peut aussi constituer un challenge pour les plus expérimenté•e•s grâce à un mode difficile.
« Checker – Critiquer – Encourager – Câliner »
Undertale casse les codes du RPG instaurés par le milieu vidéoludique
Le scénario n’est pas super original au premier abord : une guerre a eu lieu il y a très longtemps entre les humains et les monstres ; les premiers ayant gagné, les seconds ont été confinés sous terre, mais des années après, un humain tombe dans le royaume des monstres et doit rentrer chez lui).
Mais Undertale n’est pas un RPG classique : il casse les codes instaurés dans le milieu vidéoludique en proposant une approche particulière de la violence et en brisant le quatrième mur (c’est-à-dire, par exemple, qu’un personnage sait qu’il est dans un jeu vidéo) à plusieurs reprises.
Il ne place pas le joueur comme étant au-dessus de tout : le protagoniste que l’on incarne n’est pas un « héros » et ne reste pas forcément bon, selon les choix que l’on fait.
Ce sont nos actions qui déterminent sa personnalité. Sois gentil dans le jeu et ton personnage sera doux comme un agneau, sois un tueur de masse et le personnage sera plus méchant que le plus méchant des méchants ! Comme tout personnage du jeu, ses actions ont des conséquences et certaines sont irréversibles.
Undertale est plein de surprises et très drôle dans son ensemble.
« L’Internet ! J’y suis assez populaire. » Moi aussi t’inquète.
Undertale possède également une superbe bande-son (OST pour les intimes), réalisée en son intégralité par le développeur du jeu, Toby Fox. On y retrouve des influences d’Earthbound, la série des jeux Mother, d’Homestuck et des jeux Super Nintendo en général.
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Quelle route choisirez-vous ? La troisième va vous étonner !
Undertale nous propose trois grandes « routes» permettant chacune d’explorer différents aspects du jeu (si tu comptes un jour y jouer, je te conseille d’arrêter de lire cet article et de t’y mettre maintenant : moins tu connaîtras les rouages du jeu, meilleure sera ton expérience) :
- Une route neutre (« neutral route ») qui correspond à la façon dont les joueurs jouent lorsqu’ils pensent qu’Undertale est un RPG lambda (YOU FOOLS).
Cette « route » suit donc le schéma d’un RPG classique, où l’on tue les ennemis et les boss afin de gagner de l’expérience et devenir plus puissant. Cependant, en y jouant, tu te rendras compte que le jeu n’est pas censé être joué comme ça.
- Une route dite pacifique (« pacifist route »), la « bonne fin », qui s’obtient à la fin d’une neutral route spécifique.
Les monstres peuvent enfin vivre en paix avec les humains à la surface, tous nos amis nous accompagnent, tout le monde vit heureux jusqu’à la fin des temps. C’est probablement la fin la plus satisfaisante, drôle et légère, où on en apprend plus sur les personnages.
- Une route appelée « génocide « (« genocide route »), résolument novatrice.
Pour résumer, lors de cette route, Undertale se transforme en un jeu d’horreur atroce et effrayant où le monstre, c’est toi ! Ambiance…
Si tu te lances dans cette voie, prévois des boss rageants et des musiques de fond épiques, mais sache que le jeu ne te récompensera pas pour avoir été pire qu’un monstre, bien au contraire.
Note que si tu termines cette route, elle aura un impact sur toutes tes autres parties même en réinitialisant.
La route génocide résumée : « Juste un gars qui agit comme un sombre trouduc pour le fun. »
Cette diversité scénaristique contribue à offrir une expérience unique : la sensation que les choix que l’on fait peuvent avoir des conséquences non négligeables et réelles est rafraîchissante mais aussi effrayante.
Les rebondissements faisant que les personnages ne sont jamais ce qu’ils semblent être au premier abord les rendent plaisants, ils ont leurs défauts et qualités qui font que l’on peut facilement s’identifier à eux.
Undertale est un jeu résolument progressiste
D’ailleurs en parlant de personnages, je tiens à dire que le/la protagoniste est non-binaire, qu’il y a un couple queer et que les personnages ne respectent pas les stéréotypes de genre (le docteur royal est une femme, la chef de la garde royale aussi).
Undertale est un jeu progressiste et son succès pourrait encourager les créateurs de jeux vidéo à l’être aussi ! D’autant plus que le jeu a rencontré un succès monumental rapidement après sa sortie.
Au moment où j’écris, lorsque l’on recherche Undertale sur Google, on trouve 19 500 000 résultats ; de nombreux vidéastes connus (PewDiePie, Markplier, The Game Grumps, Jacksepticeye...) y ont joué, beaucoup de médias (Le Monde, Gamekult, Atlantico, Metacritic… ) en ont parlé et la communauté grandit encore aujourd’hui.
Un jeu en constante évolution
De nombreux secrets restent à découvrir à propos d’Undertale, aussi bien dans ses scénarios que dans ses personnages et sa bande-son (oui, c’est possible !).
Ces secrets donnent lieu à beaucoup de théories de fans, certaines se révélant vraies et étant confirmées par le créateur du jeu, d’autres moins probables que le probable lui-même.
« Undertale est un jeu tellement génial que les personnes qui l’aiment le plus ne veulent plus jamais y jouer »
En parlant du jeu, tu entendras peut-être : « Undertale est un jeu tellement génial que les personnes qui l’aiment le plus ne veulent plus jamais y jouer ».
Si tel est le cas, ne sois pas surprise : le jeu joue tellement sur une dynamique de cassage du quatrième mur que ça en deviendrait presque un élément du gameplay. Certains personnages, au courant que tu as le pouvoir de réinitialiser le jeu à tout moment, te supplient de ne pas le faire pour ne pas anéantir leur fin heureuse.
Malgré tout, l’envie de rejouer pour revoir les personnages à nouveau est bien là. Certains joueurs vont même jusqu’à renommer leur fichier du jeu « NE FAIS PAS CA ILS SONT HEUREUX MAINTENANT » pour se convaincre de ne pas céder…
Cela montre bien l’impact qu’un jeu vidéo peut avoir sur une communauté s’il est bien fait et convaincant.
On pourrait reprocher à Undertale ses graphiques 8-bits rétro. Personnellement, je trouve que ça fait son charme, et les graphiques sont compensés par le scénario, les personnages et la musique !
Undertale, cassant le quatrième mur depuis 2015
Si tu aimes le jeu, sache que son créateur désapprouve l’achat de marchandises Undertale non officielles. Tu peux trouver les produits dérivés officiels ici.
Le jeu est disponible pour 9,99$ sur Steam et dure environ six heures. Attention aux non-bilingues : il est entièrement en anglais. Mais avec le succès qu’il rencontre, on peut peut-être espérer une future traduction d’Undertale !
Et toi, qu’en penses tu? As-tu déjà joué à Undertale ? Penses-tu que le jeu mérite son succès ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Le jeu qui m'as fait faire des progrès en anglais.
Le jeu qui m'as brisé le coeur, qui m'as fait rire aussi....
Et les musiques holalala <3<3
Par contre y'a un patch pour y jouer en français fait par des fans, si ça intéresse.