Hier soir, la salle du Palais des festivals était pleine à craquer.
Très attendues, les deux séries projetées avaient attiré une foule conséquente de curieux, comme de professionnels.
Après Miguel, série israélienne ovationnée par le public, c’est Undercover qui s’est lancée dans la compétition, répandant sur la toile du palais toute sa complexité.
Undercover, de quoi ça parle ?
Complexe, cette série belge l’est d’abord parce qu’elle choisit d’adopter plusieurs tons. Oscillant en permanence entre drame et humour, elle sait adopter l’un ou l’autre au moment opportun.
Chaque situation dramatique est désamorcée par une réplique bourrée d’esprit ou un plan significatif, et inversement.
Undercover doit aussi son efficacité à un montage net et précis. Ça coupe au bon moment, ça laisse trainer quand il faut. Impeccable !
Prise dans l’intrigue dès le début, j’ai ri et tremblé avec les personnages.
- Alors, de quoi ça parle, Undercover ?
« Limbourg, c’est la Colombie de la Belgique. »
Voilà l’une des phrases qui ouvre cet épisode pilote.
Gangrenée par la drogue et les règlements de compte, Limbourg, à la frontière de la Belgique et de l’Allemagne, est une plaque tournante de la drogue et particulièrement de l’ecstasy.
Ferry Bouman, l’un des plus gros producteurs au monde y mène une vie plus ou moins paisible. Il partage son temps entre son chalet au camping du coin, avec ses potos un peu dégénérés, et son énorme baraque.
Les choses vont pour lui empirer lorsqu’un jeune couple s’installe dans la caravane voisine, à quelques mètres seulement de son chalet.
Bien sûr, le couple est en fait composé de deux agents sous couverture.
Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais vus et vont devoir cohabiter plusieurs mois sous le même toit pourri, pour démanteler le réseau et faire tomber Bouman…
Undercover, un coup de cœur absolu
(Ceci est une personne sous ecstasy. Ne le faites pas chez vous)
La série belge créée par Nico Moolenaar s’ouvre sur une rapide explication du problème massif de drogues à Limbourg.
Puis rapidement, on suit deux Chinois, enfermés dans un laboratoire à la Breaking Bad en train de cuisiner leur ecstasy.
Ils ont une chaine aux pieds, ce qui les oblige à se déplacer continuellement ensemble.
Mais bon, l’un pète un câble et bute son collègue, puis lui scie le pied, pour libérer sa jambe à lui.
Alors oui, c’est glauque, absurde et dramatique.
Mais l’intelligence d’Undercover réside dans des petits mécanismes, qui désenclenchent l’horreur par une note d’humour, de sarcasme.
Ainsi, on ne voit pas l’un couper le pied de l’autre.
À la place, on a droit à un plan fixe sur l’extérieur, avec un bruit de scie en fond (ça a l’air affreux mais attends de voir les images, c’est en fait plutôt drôle).
Rien n’est montré, tout est suggéré. Et ça amplifie la dimension comiquo-dramatique de la série.
Tout est globalement très malin dans Undercover, des dialogues aux situations en passant pars les acteurs extrêmement bien castés.
Bref, j’ai hâte de voir le reste.
Je te conseille mille fois de laisser une chance à Undercover, même si son sujet ne t’intéresse pas. Tu y trouveras une intelligence de narration qui fait plaisir à voir.
Aucune date de sortie n’a pour l’instant été annoncée, car la série est encore en post-production.
Il va donc falloir encore un peu ronger notre frein avant de la découvrir sur Netflix.
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