Hier, la mutuelle étudiante Smerep a dévoilé une enquête (sur 500 étudiant-e-s en France et 700 en Île-de-France) menée pour le Sidaction qui aura lieu cette année du 4 au 6 avril. Une enquête, relayée par l’AFP, particulièrement angoissante, puisqu’elle se focalise sur l’utilisation des préservatifs chez les étudiant-e-s… et que les résultats font réfléchir.
On y apprend qu’alors que 41% des étudiant-e-s mettent systématiquement un préservatif lors de leurs rapports sexuels, ils sont 30% (soit environ un tiers) (un TIERS !) à ne jamais en mettre. 40% avouent ne jamais aller faire de dépistage. Si certain-e-s font partie des 30% qui ne se protègent pas, c’est particulièrement effrayant.
Récapitulatif des résultats de l’étude
Les statistiques sur l’utilisation du préservatif
- 41% des étudiant-e-s utilisent systématiquement un préservatif (c’est pas beaucoup)
- 30% des étudiant-e-es n’utilisent jamais de préservatif (c’est vraiment beaucoup)
- Plus précisément 39% des étudiantEs n’utilisent jamais de préservatif (c’est vraiment beaucoup aussi).
Les statistiques sur les raisons qui poussent à ne pas mettre de préservatif
- Dans 60% des cas, les deux partenaires ont fait un test de dépistage
- Dans à peu près 50% des cas, l’un des deux utilise un autre moyen de contraception (mais rappelons que se protéger d’une grossesse non désirée, c’est bien, mais se protéger d’une grossesse non désirée ET des MST, c’est quand même vachement mieux)
- 20% estiment que « [le préservatif] enlève la magie du rapport sexuel ».
Et le dépistage, dans tout ça ?
- 40% des étudiant-e-s d’Île-de-France réalisent un test de dépistage à chaque changement de partenaire
- 33% des étudiant-e-s en France réalisent un test de dépistage à chaque changement de partenaire
- 40% ne font jamais de dépistage.
Il ne s’agit pas ici de te faire la morale. Déjà parce que c’est désagréable et bien souvent anti-pédagogique, mais en plus parce que je serais bien mal placée pour le faire. Moi aussi, j’ai parfois décidé dans le feu de l’action de ne pas mettre de préservatif, à base de « je prends la pilule », de « il est gentil, alors je lui fais confiance, il me respecte trop pour me mettre en danger », de « on n’a qu’une vie
» et de « non mais c’est quand même mieux sans capote niveau sensation ». Mais c’est pas parce que je veux pas jouer à la tata moralisatrice que je peux pas faire part de mon expérience.
Avec le recul, j’ai bien compris que cette infime différence que j’avais l’impression de ressentir ne valait vraiment pas la peine en comparaison avec le moment où, après l’acte, le torride retombe et laisse la place à la prise de conscience. C’est déjà vachement dangereux et désagréable avec les coups d’un soir, mais je trouve ça encore pire quand il s’agit de partenaires avec qui je m’étais mise en couple. Parce qu’après le rapport à risque, il y avait :
- la peur ressentie le lendemain matin au réveil
- l’angoisse d’attendre les résultats du dépistage
- la frénésie de l’interrogatoire qu’on se faisait passer avec mes partenaires pour savoir si le dernier rapport à risques avec autrui était suffisamment vieux pour que le dépistage soit efficace
- et, éventuellement, des ruptures prématurées que ça a pu engendrer (parce que ce genre de prises de risques arrive plutôt au début de la relation de couple, quand le lien n’est pas encore assez solide pour supporter ce gros stress d’un coup). Effectivement, plus d’une fois, ça m’a justement cassé la magie… mais dans le sens où ça me faisait sortir de l’insouciance d’un début de sentiment amoureux.
Du coup, je me permets de dire que oui, il y a bel et bien un moment où le sexe sans préservatif, c’est mieux. Mais uniquement à partir de l’instant où on a fait le dépistage et le ou la partenaire également.
C’est un peu pénible d’enfiler une capote, sur le coup, mais c’est toujours moins laborieux que de vivre quelques semaines avec des démangeaisons et picotements dans la culotte — voire d’apprendre, dans le pire des cas, qu’on est séropositive. Faites gaffe à votre santé, pour vous avant tout.
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Les Commentaires
Sinon ici je n'ai jamais fait de tests, sachant qu'on était tous les deux vierges (pas drogués, pas d'accident, mères clean) ma gynécologue m'avait dit que ce n'était pas la peine.
Et je n'ai jamais eu peur d'attraper une MST avec lui, ça n'apparaît pas par magie non plus.