Un sac à main en forme de boîte de pâtes ? Vous n’en rêviez pas, cet artiste l’a fait

Peut-être que les pâtes représentent la base de votre alimentation quotidienne. Peut-être que vous êtes intolérante au gluten. Dans tous les cas, qu’est-ce qui vous empêche de porter une boîte de penne en guise de sac à main ?

C’est la question inattendue qu’on peut se poser face à cette improbable trouvaille, à mi-chemin entre l’art contemporain et l’opportunisme commercial (mais est-ce bien si différent, après tout ?).

199$ la boîte de pâtes-à-main

Artiste établi à New York, Nikolas Bentel s’apprête à vendre une édition limitée (100 exemplaires seulement) de sacs à main librement inspirés des boîtes de penne de la marque italienne Barilla.

Plus vrai que nature, l’accessoire comporte sur chacune de ses faces toutes les informations qu’on trouve habituellement sur les vrais produits ! Sauf que le sac se dote d’une anse rigide sur le dessus, et d’oeillets sur les côtés pour y ajouter une bandoulière en chaîne amovible. Et qu’il se vend 199$ sur le site de l’artiste à partir du 11 août 2021, contrairement aux boîtes Barilla dispo partout, tout le temps, pour une poignée d’euros…

Libre à vous de remplir cet accessoire de vraies pâtes, façon blague premier degré, ou justement de l’adopter tel un sac à main plein d’ironie.

La mode adore jouer de sa position à la frontière de l’art et de l’hyperconsommation

Cet accessoire s’inscrit dans ce qui devient presque une tradition de la mode : tourner n’importe quel objet trivial du quotidien en pièce de luxe. Par exemple, en 2014, Chanel avait ainsi reproduit tout un supermarché avec des sacs à main en forme de briques de « Lait de Coco ». 

Balenciaga détourne aussi des sacs Tati, Ikea, et autres chaussures effet pieds-nus depuis 2016, tandis que Jil Sander avait imité le banal sac en papier kraft du rayon fruits et légumes des supérettes pour en faire une pochette d’exception en 2012. Depuis les années 1990, si Jean Paul Gaultier fait des manchettes bijoux ou des écrins de parfum à partir de boîtes de conserve en métal, Maison Margiela transforme ces cylindres d’aluminium en talons de chaussures devenues cultes.

Autant d’emballages détournés de leur fonction première afin d’être déplacés dans un autre champ de signification. Une façon pour la mode de se jouer de sa propre position, d’interroger ses méthodes de production — en série ou non — et de faire saliver les masses dans nos sociétés d’hyper consommation… Bref, peut-être qu’un it-bag se trouve déjà dans votre cuisine ?

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