Pour ou contre interdire certains établissements aux enfants ? C’est reparti pour un tour de débat ! En plein marché de Noël, un restaurant réputé de Ribeauvillé dans le Haut-Rhin a refusé d’accueillir les plus jeunes, suite à de mauvaises expériences.
Si la pratique est illégale, elle ne s’attire pas que les critiques. Alors que de nombreuses personnes sont scandalisées par cette discrimination, d’autres encouragent vivement ce type de décisions.
Refuser les enfants dans certains restaurants, que dit la loi ?
La semaine dernière, un restaurant réputé de Ribeauvillé a affiché sur sa devanture le péremptoire : « Pas d’enfants. Merci. ». La gérante de l’établissement a justifié sa décision par le comportement de la grande majorité des enfants qui fréquentent son restaurant. Cris, dégradations, course, ces petits monstres seraient pourtant impossibles à recadrer sans s’attirer les foudres de leurs parents.
Pour rappel, cette pratique est absolument interdite. Selon l’article 225-2 du Code pénal : « refuser la fourniture d’un bien ou d’un service » à quelqu’un à cause de « sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse (…) » est discriminatoire et passible de 45 000 euros d’amende et de 3 ans d’emprisonnement.
Légalement, il est interdit de refuser sa prestation de service à un client, sauf motif légitime. Par exemple, en cas de restaurant complet, de fermeture exceptionnelle ou de soirée spécifique. (…)
Murielle Gasnier, juriste à l’UFC Que choisir, pour le parisien
Si le mot a été retiré depuis, la restauratrice se réserve le droit de congédier les enfants malpolis.
Pour ou contre un espace public sans enfants ?
Si refuser d’accueillir les plus jeunes dans certains restaurants est parfaitement illégal, l’idée séduit pourtant un large public. Les restaurateurs récalcitrants reçoivent des vagues de soutien de la part de clients qui perçoivent les enfants comme des sources de nuisances, susceptibles de compromettre le calme d’un dîner entre adultes.
L’argument s’entend, certains enfants sont très turbulents et certains parents réagissent très mal quand on le leur fait remarquer. Tout comme certains clients majeurs depuis longtemps parlent très fort pendant le repas, braillent des blagues salaces ou mâchent bruyamment et postillonnent à tout va.
On peut parfaitement comprendre que les pleurs d’un bébé soient intolérables pour des convives, ou des passagers, qui n’ont rien demandé. On peut aussi considérer que les pleurs de ce bébé fassent partie des impondérables d’une vie collective en société. Ces deux visions se défendent, mais sont relativement incompatibles, et le débat opposant ceux qui ne supportent pas les cris d’enfants dans l’espace public à ceux qui considèrent que ça fait simplement partie de la vie, n’est pas près de s’éteindre.
À lire aussi : À quoi ressemble l’enfer ? À un voyage en avion avec deux enfants
Crédit photo image de une : Getty Images Signature
Les Commentaires
Je parlais plutôt du débat autour de la place de l'enfant dans les espaces communs, et surtout des lieux qui reçoivent du public.
Tous les métiers qui sont amenés à recevoir un public varié devraient avoir des formations adéquates concernant leur propre métier.
Si je reprend mon exemple, en guidage, on ne nous a jamais appris à gérer des enfants ou les calmer à la place des parents
Par contre, on nous a appris comment adapter notre discours à un public plus jeune pour qu'ils comprennent aussi, et les inclure dans la visite (quand tu expliques ce qu'est un transept ou une absidiole par exemple, bon c'est utile par exemple d'avoir un schéma de ce que tu montres, j'ai même vu dans une église des jeux ludiques pour remettre aux bons endroits les parties d'une église, déterminer les noms des styles d'arcs etc.)
Si j'avais continué dans cette voie, j'aurai aimé qu'on m'apprenne aussi à faire du guidage pour des publics avec handicap.
Par rapport à la restauration, je n'ai pas du tout envie de rentrer dans le débat qui a animé les 18 dernières pages. Je ne remets pas en cause la parole de la gérante.
Par contre d'expérience (la mienne en tant que serveuse pendant 3 ans, celles de mes amis serveurs ou juste en tant que cliente), les services les plus compliqués sont les services où tu manques de personnel par rapport au nombre de clients.
Je ne dis pas que ça aurait changé quelque chose dans le cas de figure du restaurant (je ne veux pas qu'on me fasse dire ce que je n'ai pas dit), mais en période de Noël et en sous-effectif, tu vas avoir plus d'attente, des oublis, des clients qui s'impatientent, des serveurs / cuistos sous pression et excédés.
Et puis des fois, juste pour pouvoir virer des clients malpolis, il faut juste avoir le temps de le faire