Depuis novembre 2019, les collectivités territoriales qui le souhaitent sont encouragées à proposer un menu entièrement végétarien une fois par semaine aux élèves dans les cantines scolaires. Cette phase d’expérimentation prévue par la loi Egalim de 2018 est bientôt terminée, et l’Assemblée nationale souhaite maintenant que ce menu végétarien soit généralisé un jour par semaine dans les cantines dans un souci écologique de limitation de la consommation de viande.
En gros, manger moins souvent de la viande, mais de meilleure qualité (et produite en France). Une initiative intéressante, inscrite dans le projet de loi climat actuellement étudié par les parlementaires, même si l’on pourrait se dire qu’elle ne va pas assez loin en matière d’écologie. Pourquoi pas carrément prévoir un menu végétarien tous les jours de la semaine ?!
Pour les sénateurs et sénatrices, cette option hebdomadaire est visiblement déjà trop osée, puisqu’ils ont modifié l’article de loi mardi 22 juin afin que la phase d’expérimentation des menus végétariens soit prolongée de deux ans, plutôt que de les généraliser tout de suite.
Les arguments du Sénat (à majorité de droite) ? Laisser le choix aux collectivités territoriales, aux établissements et à leurs prestataires, et attendre une évaluation plus complète et chiffrée de l’initiative.
Manger moins de viande… dans les cantines aussi !
Sauf qu’on n’a plus vraiment le temps les cocos… Vous avez lu le
dernier rapport du GIEC sur le réchauffement climatique ? On court droit à la catastrophe si l’on ne change pas radicalement nos modes de production et de consommation, et ça passe aussi par les millions d’assiettes servies dans les cantines du pays.
Alors oui, ça va demander un peu d’adaptation aux différentes parties prenantes, et notamment de créer de nouveaux menus. Mais pas de panique, le chili sin carne, les lasagnes végétariennes et le couscous de légumes plairont tout autant aux enfants et ils permettront de débloquer du budget pour acheter de la viande locale de meilleure qualité pour les autres repas de la semaine.
La seule bonne nouvelle dans tout ça, c’est qu’a priori, c’est l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot si le Sénat continue de détricoter la loi climat. Une maigre consolation, on vous l’accorde, mais en ce moment, niveau prise de conscience de l’urgence climatique par les parlementaires on est un peu à sec.
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