Le gynécologue John Tang Ing Chinh a inventé le tout premier préservatif unisexe au monde. Le Wondaleaf, créé à partir d’un matériau normalement utilisé comme pansement pour les bobos, est doté d’un adhésif qui peut se fixer et s’adapter aussi bien à des vagins qu’à des pénis.
« Avec le préservatif universel et non-discriminant Wondaleaf, toute personne peut être épouvoirée pour prendre en main sa propre santé sexuelle, peu importe son genre ou son orientation sexuelle », revendique le créateur.
Une révolution ?
Comment ça marche, le préservatif unisexe ?
« Une fois que vous l’avez mis, vous ne vous rendez souvent pas compte qu’il est là », répète le gynécologue John Tang Ing Chin, créateur du Wondaleaf, histoire de rassurer les haters du préservatif qui utilisent souvent l’argument du confort pour se dispenser de ce moyen de contraception.
L’inventeur de la capote unisexe espère inciter les personnes actives sexuellement à porter plus souvent de préservatifs. Car pour l’instant, les chiffres ne sont pas brillants. D’après une étude menée par la mutuelle Heyme en 2019, en France, 56% des étudiants de 16 à 28 ans déclarent ne pas utiliser de préservatif à chaque rapport sexuel.
Pire, La Dépêche rapporte qu’aux États-Unis, 12% des femmes interrogées « assuraient avoir été victimes de stealthing » (cf : le fait de retirer, percer ou détériorer le préservatif lors d’un rapport sexuel sans en prévenir son ou sa partenaire).
Comment ça fonctionne, au juste ? D’après le magazine Dazed, qui reprend les explications de la société de fournitures médicales Twin Catalyst, rien de plus simple :
« L’adhésif est appliqué sur un côté du préservatif, ce qui signifie qu’il peut être inversé et utilisé par les deux organes génitaux. Le matériau en polyuréthane, qui entre dans la composition des pansements transparents, est fin et flexible, mais solide et imperméable, et il est agréable sur la peau. »
Les préservatifs unisexe Wondaleaf seront commercialisés dès le mois de décembre 2021 sur le site de la marque et seront vendus par boîte de deux préservatifs accompagnés de 2 sachets de lubrifiant à base d’eau, pour la somme de 14,99 ringgit, soit environ 3,11 euros. En France, un seul préservatif externe coûte en moyenne 0,66 euros contre 2,60 euros pour sa version interne.
Une vraie innovation ou un gadget de plus ?
Pour le créateur du préservatif universel, l’efficacité du produit ne fait aucun doute. Il rapporte à Reuters :
« Sur la base du nombre d’essais cliniques que nous avons menés, je suis assez optimiste sur le fait qu’avec le temps, il sera un ajout significatif aux nombreuses méthodes contraceptives utilisées dans la prévention des grossesses non désirées et des maladies sexuellement transmissibles »
Le Wondaleaf est une avancée technologique dont on peut se réjouir, car permettant d’impliquer tous les genres dans la protection contre les IST, les MST et les risques de grossesse. Mais beaucoup sont dans l’attente de recherches autour d’autres solutions exclusivement dédiées aux personnes à pénis, plutôt qu’un énième moyen de contraception impliquant encore les personnes à vulve ! Il y a bien les slips chauffants et l’étonnant bain pour couilles, mais pas sûr qu’ils rentrent si facilement dans les pratiques…
Le préservatif universel deviendra-t-il la norme pour des parties de jambes en l’air plus safe ? Affaire à suivre, mais il est fort à parier que Durex et Manix sont actuellement en sueur !
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Crédits photos : captures d’écran de la vidéo « ‘World’s first’ unisex condom unveiled by Malaysian gynaecologist » de South China Morning Post
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