« Ensemble, nous avons l’occasion de demander au président Emmanuel Macron un vrai plan de relance féministe ! »
C’est le mot d’ordre de la nouvelle campagne de l’ONG Oxfam. Perte d’emploi, perte de revenus, basculement dans une extrême pauvreté… plus d’un an après le début de la pandémie mondiale, les conséquences sur les droits des femmes à travers le monde sont dramatiques.
25 ans perdus en un an de crise sanitaire, c’est même le constat terrible que dresse l’ONU Femmes en matière d’égalité femmes-hommes. Et cela concerne aussi les enfants : des études ont montré qu’à la maison, on a fait peser sur les épaules des filles la charge de certaines tâches (les courses, le ménage).
Les droits des femmes peuvent-ils être sacrifiés par temps de crise ? Parce qu’il y a plus grave, ou plus urgent ? La réponse est évidemment non.
La lutte contre les inégalités, l’oubliée des plans de relance
Pourtant, rien n’est fait, déplore Oxfam. L’ONG souligne un « paradoxe » : si le constat de l’augmentation des inégalités fait consensus, les gouvernements n’ont pas décidé d’agir spécifiquement sur cet enjeu. Comme si, finalement, agir pour que le fossé ne se creuse pas davantage était secondaire…
« Les inégalités entre les femmes et les hommes ont été les grandes oubliées des plans de relance à l’échelle mondiale. Et la France ne fait pas exception. Selon la Fondation des Femmes, seulement 20% du plan de relance de 2020 de la France visait à soutenir des métiers dits féminins. »
À l’approche du Forum Génération Égalité, le sommet mondial pour les droits des femmes que la France accueille du 30 juin au 2 juillet, l’ONG veut pousser les gouvernements à mettre en place de véritables plans de relance féministes.
Les propositions d’Oxfam
Féministes, parce qu’Oxfam préconise par exemple des politiques publiques pour « décharger les femmes du travail domestique, en renforçant davantage les congés parentaux et le service public de la petite enfance » et pour sensibiliser à « un partage plus égalitaire des tâches au sein des foyers ».
Elle veut aussi s’attaquer aux inégalités dans le monde du travail et « s’attaquer à la revalorisation des métiers à prédominance féminine, à la sous-représentation des femmes à la tête des entreprises » ainsi que « conditionner les aides publiques à l’égalité femmes-hommes ».
Selon Cécile Duflot, présidente d’Oxfam, le rôle des femmes au cours de l’année qui vient de s’écouler a été capital et ne doit pas être balayé :
« Rappelons que les femmes ont contribué à faire tourner le monde pendant la crise du coronavirus en endossant de façon disproportionnée, une fois encore, la charge du travail dit du “care”. En première ligne et les plus exposés au virus, les métiers à prédominance féminine sont depuis longtemps dévalorisés et injustement rémunérés. Nous demandons, entre autres, leur revalorisation salariale ! »
La campagne d’Oxfam est incarnée par plusieurs femmes engagées comme Eva Sadoun, Claire Tran, Hindou Oumarou Ibrahim ou encore Caroline de Haas.
Envie de soutenir cette initiative contre les inégalités ? Signez la pétition d’Oxfam !
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