Accueillir un enfant peut être une grande joie, mais aussi une grande souffrance (et parfois les deux mélangées), en particulier pour les 13% de jeunes mères qui sont concernées par la dépression post-partum.
Loin d’être anecdotique, cette maladie qui se manifeste par des troubles de l’humeur, de l’anxiété, du désespoir et un sentiment d’incompétence parentale peut avoir des conséquences très importantes sur la santé mentale des mères et le lien d’attachement avec leur bébé, et dans les cas les plus dramatiques mener au suicide
. Sans traitement, la dépression post-partum, qui reste sous-diagnostiquée, peut durer des années.
Heureusement, un traitement prometteur vient de passer la phase 3 des essais cliniques et devrait bientôt être commercialisé aux États-Unis, avant d’être peut-être mis sur le marché européen.
Zuranolone, le traitement oral prometteur contre la dépression post-partum
Le zuranolone, c’est son petit nom, est un comprimé à prendre chaque soir pendant 14 jours. Parmi les patientes souffrant d’une dépression post-partum sévère et ayant pris du zuranolone pendant l’essai clinique, 45% étaient en rémission au bout de 15 jours, et 53% au bout de 45 jours. Des chiffres encourageants, quand on sait que dans le groupe contrôle ayant pris le placebo, les taux de rémission n’étaient respectivement que de 23% et 30%.
Les résultats de l’essai clinique mené par le Northwell Health’s Feinstein Institutes et publiés dans le JAMA Psychiatry, montrent également une amélioration plus rapide de la santé mentale des mères avec ce traitement qu’avec des antidépresseurs typiques. Au bout de trois jours, les participantes notaient déjà des améliorations de leur état.
Jusqu’ici, le seul traitement spécifiquement autorisé pour la dépression post-partum aux États-Unis était une version injectable du Zuranolone, le Zulresso qui nécessitait de passer 60 heures à l’hôpital avec une perfusion. Le développement d’un médicament à prendre par voie orale est donc plutôt une bonne nouvelle pour les jeunes mères qui ne souhaitent pas être séparées aussi longtemps de leur famille.
L’autorité de régulation américaine doit maintenant se prononcer pour autoriser ou non la mise sur le marché du médicament, sachant que certaines zones d’ombres subsistent, notamment le fait de savoir si ce médicament est compatible avec l’allaitement, car pour l’instant, toutes les femmes ayant participé à l’essai clinique ont cessé d’allaiter pendant ces 15 jours.
On va bien sûr suivre ça de près et on vous tiendra au courant, mais on se réjouit tout de même déjà de voir que des recherches sont menées pour proposer des solutions efficaces aux jeunes mères qui traversent une dépression post-partum.
Et si vous pensez être concernée par la dépression post-partum, n’ayez aucune honte à en parler à un ou une professionnelle de santé de confiance pour trouver de l’aide.
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