La masturbation ne serait pas sans risques, OK, mais là c’est quelque chose. Une étude relayée le 24 mars 2022 dans la revue Radiologie Case Reports révèle un cas médical pour le moins insolite, liant masturbation et affection aux poumons.
Il s’est masturbé… À s’en déchirer les poumons
Un jeune homme âgé de 20 ans, sans antécédents médicaux hormis un asthme léger ne nécessitant aucune prise médicamenteuse, se serait rendu aux urgences du Kantonsspital Winterthur, un hôpital suisse, en se plaignant de douleurs aiguës au niveau du thorax.
Après un premier examen réfutant tout syndrome du Covid-19, les médecins ont observé des craquements réguliers à effort respiratoire. Dans la foulée, ils diagnostiquent un emphysème sous-cutané ainsi qu’un pneumomédiastin spontané.
Loin du langage savant, il s’agit d’une affection rare qui concerne généralement… les jeunes hommes d’une vingtaine d’années. Cette blessure peut être causée par des vomissements excessifs, une toux violente ou encore une aggravation aiguë de l’asthme.
Un exercice physique intense peut être également déclencheur de cette pathologie. Toutefois, les circonstances concernant ce patient, soit une masturbation excessive, n’ont jamais été vues auparavant, et demeurent totalement uniques !
Eh oui, le cas de ce jeune homme est exceptionnel — jusqu’à ce jour, la masturbation n’a jamais entraîné l’apparition subite d’un pneumomédiastin. Mais le patient est catégorique : il a éprouvé des douleurs en plein onanisme ! Et les résultats de son scanner ont révélé que ses poumons étaient très abimés.
Le jeune homme a assuré ne consommer ni tabac ni drogue. Les jours précédents l’apparition des déchirures pulmonaires, il réfute toute toux violente et révèle n’avoir réalisé aucun effort intense… Homi celui de s’être masturbé.
Un pneumomédiastin, késako ?
Cette blessure, le pneumomédiastin, est très désagréable et douloureuse. C’est une déchirure soudaine des membranes pulmonaires suite à l’augmentation de la pression sanguine dans la cage thoracique.
Pour faire simple, lorsque le coeur s’accélère brutalement, les poumons n’arrivent pas à suivre et cela peut déclencher des déchirures. À partir de ce moment, toute respiration devient synonyme de souffrance : les déchirures laissent s’échapper l’air hors des poumons, soit dans l’espace interne nommé le médiastin.
Toutefois, dans la plupart des cas, un pneumomédiastin demeure bénin et ne concerne qu’une partie minime de la population. D’après les scientifiques, il ne faut pas s’inquiéter, car la majorité des pneumomédiastins spontanés se rétablissent d’eux-mêmes.
Quelques patients ne sont même pas conscients d’être touchés par cette pathologie et d’autres éprouvent seulement une petite gêne durant quelques heures avant que la douleur ne s’évanouisse d’elle-même, aussi furtivement qu’elle est apparue.
Un cas unique dans l’histoire de la médecine
Les chercheurs, auteurs du rapport publié dans Radiologie Case Reports, ont cherché à dénicher des cas similaires et tout aussi rares, que celui de ce vingtenaire. Et ça existe ! D’autres personnes ont souffert d’un pneumomédiastin spontané… Mais suite à un rapport sexuel. Aucun autre cas déclenché par la masturbation n’a été à ce jour répertorié.
Les scientifiques préfèrent rester prudents et estiment qu’il y a probablement d’autres facteurs, en plus de l’onanisme pour expliquer le cas unique de ce patient.
Toujours est-il qu’après avoir été hospitalisé quatre jours, avec un traitement adapté pour faire disparaitre l’essoufflement et les douleurs thoraciques, le jeune homme a pu enfin reprendre le cours normal de sa vie… Sauf que sa crainte de se masturber mettra certainement du temps à guérir !
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Image en Une : © Charles de Luvio – Unsplash
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