Se faire ghoster, définition : expression issue du terme anglo-saxon « ghost », signifiant « fantôme ». C’est le fait d’être ignoré par une personne plus ou moins proche. Que ce soit par téléphone, texto, réseaux sociaux, la personne fait comme si vous n’existiez plus, et se comporte comme un fantôme à votre égard.
Ghoster or not, telle est la question. Bien entendu, cette manière de couper les ponts sans la moindre explication est une nouvelle forme relationnelle de notre époque, envahie par le macrocosme virtuel. Enfin pas tout à fait… Ce phénomène existe depuis plusieurs décennies, seule l’excuse diverge. Avant, on « sortait acheter des cigarettes », et on ne revenait jamais. Tout simplement.
Mais peut-on alors parler de cruauté moderne ou d’un moyen 2.0 de se protéger ? N’est-ce pas une posture normale face à l’attitude consumérisme relationnelle de notre temps avec les réseaux sociaux, les applications de rencontre qui proposent une multitude de partenaires possibles à une vitesse supersonique ?
Un TikTokeur anti-goshting
Sur TikTok, l’histoire relatée par un jeune homme relance le débat. Le célèbre TikTokeur Connor Moynihan (@connormoynihan4) a partagé sa façon « poli » de dire à un match qu’il ne s’intéresse plus à lui. Bien sûr, les réactions des internautes, plus ou moins virulentes, n’ont pas tardé à pleuvoir…
Dans cette vidéo, vue plus de 417.000 fois depuis mercredi, Connor Moynihan a partagé le screen du fameux message de rupture : « C’était super de te rencontrer, je ne pense pas que nous soyons un bon match. Amuse-toi bien ! » La légende de la vidéo, devenue virale en quelques minutes, annonce : « N’est pas facile ? »
Un soupçon de prétention qui a mis le feu aux poudres sur la Toile.
Une avalanche de réactions mitigées
Certes, il demeure quelques convaincus ; quelques âmes certainement blessées par leurs propres expériences passées se sont exprimées sur TikTok.
« Je préfèrerai toujours un texte comme celui-ci plutôt que d’être ghosté ! »
« Oui c’est mieux que de ghoster ou de les mener en bateau trop longtemps ! »
« Les gens ne réalisent pas qu’être ghosté blesse beaucoup plus qu’un simple texto qui dit qu’on n’est pas intéressé. »
Mais une opposition puissante s’est dressée contre ces anti-ghost… Étonnamment, certaines personnes aiment être ghostées.
« Suis-je le seul à préférer être ghosté ? »
« Je préfère être ghosté. Si nous sommes allés à un seul rendez-vous, vous ne me devez pas d’explication et je ne me soucie pas d’en avoir une »
Des femmes montent au créneau : ghoster est gage de sécurité !
Plus important encore, quelques voix féminines se sont élevées commentant qu’elles trouvaient inconfortable d’envoyer des textes de rupture comme celui de Moynihan. Surprenant ? Bien sûr que non. Elles craignent seulement que leurs interlocuteurs réagissent violemment.
« La seule raison pourquoi j’ai hésité de faire cela plusieurs fois est que certains mecs réagissent mal, avec agressivité et certains m’ont même harcelée. »
« J’ai fait cela, et il a cassé la fenêtre de ma voiture. Je ne mets plus jamais les sentiments de quelqu’un au-dessus de mon sentiment de sécurité ».
« Si seulement cela fonctionnait réellement pour les femmes… Je n’ai jamais rencontré un gars (même un gentil gars) qui l’a vraiment bien pris… »
Face à cette vague de témoignages féminins, reflétant finalement une fois encore les inégalités hommes-femmes, et les violences virtuelles quotidiennes, Moynihan a approuvé cette réalité : « En tant que gas mature et bien ajusté, j’apprécie vraiment les textes comme celui-ci, mais certains garçons sont déséquilibrés… »
Conclusion : pour reprendre Demi Lovato, « fais ce qu’il te plait et fou toi de ce que les autres pensent. » Ghoster or not, à vous de voir. Mais bien sûr, priorité à la sécurité !
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Image en Une : Hitesh Choudhary – Unsplash
Les Commentaires
J'imagine bien quelqu'un de trop confiant/têtu insister à mort tant qu'il n'aura pas reçu de refus clair et net, surtout avec la propension qu'on certains à se faire des films dès qu'on a le malheur d'être simplement polies avec eux