C’est une information qui provoque inquiétude et scandale. Alors que le rectorat de Versailles est déjà vivement critiqué à cause d’une lettre menaçante envoyée aux parents de Nicolas, adolescent de 15 ans victime de harcèlement scolaire qui a mis fin à ses jours début septembre, une autre affaire met cette même institution en cause.
Selon BFMTV, le père d’une enfant âgée de 11 ans a porté porté plainte contre X pour des faits « d’attouchements sexuels » d’un animateur périscolaire sur sa fille à l’école. Près de deux mois après, le rectorat lui aurait envoyé une lettre menaçante, dont la moitié est quasi identique à celle envoyée aux parents de Nicolas.
Le père a d’abord rencontré la directrice de l’école qui était « sur la défensive »
Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à début mars 2023. La jeune fille victime d’attouchements sexuels aurait été envoyée en larmes chez la directrice. Cette dernière n’aurait pas prévenu les parents, mais le responsable municipal en charge du périscolaire. La jeune fille met alors en cause un animateur, qui dépend de la mairie, et s’occupait des enfants durant la pause déjeuner.
Ainsi, le responsable municipal aurait alors interrogé la pré-adolescente avant d’appeler ses parents pour les prévenir de la situation. Lorsque ceux-ci arrivent pour chercher leur enfant, « pas de trace de la directrice », explique le père.
Quelques jours plus tard, les parents de la petite fille obtiennent un rendez-vous avec le directeur municipal périscolaire. Ils décident de porter plainte, ce qui conduit le parquet de Versailles à ouvrir une enquête. Le père tente de contacter la directrice, sans aucune réponse.
Il la rencontre le jour suivant. Il rapporte à BFMTV avoir en face de lui une personne « vraiment sur la défensive », qui refuserait de s’expliquer. Le père la menace de porter plainte, ce qui conduit la directrice à demander la protection fonctionnelle (le service public définit la protection fonctionnelle ainsi : « si vous êtes victime d’une agression dans le cadre de votre travail ou si vous êtes poursuivi en justice en raison de votre activité professionnelle, votre administration employeur doit vous protéger et vous assister »).
Une lettre de menaces identique à celle envoyée aux parents de Nicolas
Le père rédige alors un mail à l’attention de la directrice et met en copie la mairie, ainsi que le rectorat de Versailles. Il y dénonce « la non-prise en compte de la très grave situation rencontrée » par son enfant, « suite aux attouchements répétés qu’elle a subis ».
Il ajoute également : « Je suis profondément choqué, mais encore plus sidéré de la légèreté et désinvolture dont vous faites preuve, pas seulement vis-à-vis de ma fille mais également vis-à-vis de l’ensemble des élèves de l’établissement et des associations de parents d’élèves », l’établissement n’ayant pas prévenu la police après les premiers signalements, comme le veut la procédure en cas d’infraction.
Aucune réponse. Au bout de quelques jours, le maire de la ville finit par lui annoncer que l’animateur a été suspendu.
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Le père obtient une réponse début mai de la part du rectorat. Si ce dernier affirme « que la procédure en vigueur dans ce cas de figure a été entièrement respectée », le ton du courrier est loin d’être agréable. On peut y lire : « Aussi, dans l’intérêt de votre enfant et par souci d’exemplarité à son égard, je vous enjoins d’adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative et plus largement tout personnel de l’Éducation nationale qui œuvrent à la prise en charge de votre fille et agissent au mieux à son égard ».
Selon le père, ce paragraphe, ainsi que plus de la moitié de la lettre serait identique à celle envoyée aux parents de Nicolas : « C’est directement la menace, copié-collé. En fait, ils font ça à la chaîne », explique-t-il.
Un courrier qu’a condamné Gabriel Attal, ministre de l’Éducation Nationale. Il va d’ailleurs se rendre dès lundi prochain au rectorat de Versailles pour « faire le point avec le nouveau recteur récemment nommé ».
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