Hélène Carrère d’Encausse est décédée « paisiblement » à l’âge de 94 ans ce samedi 5 août, a annoncé sa famille dans un communiqué. Un hommage national lui sera rendu aux Invalides avant la fin de l’été, a annoncé Emmanuel Macron ce dimanche 6 août, qui a salué « un destin exceptionnel, mû par l’amour de notre pays, de sa langue et de sa culture ».
Historienne, membre de l’Académie Française, ancienne députée européenne, spécialiste des questions russes… Elle était également la mère de l’écrivain Emmanuel Carrère, de Nathalie Carrère, avocate, et Marina Carrère d’Encausse, médecin et journaliste.
Une carrière aux multiples facettes
Sa carrière était éclectique. Spécialiste du monde russe, elle se fait remarquer en 1978 en annonçant « la fin de l’URSS » dans son livre L’Empire éclaté. Elle était biographe de Lénine, Staline, Catherine II ou Alexandre II, sur lesquels elle publie de nombreux ouvrages, comme Le Grand frère en 1983, Ni paix ni guerre en 1986, ou encore Le Grand défi en 1987. Elle était également professeure d’histoire à la Sorbonne ainsi qu’à Sciences Po Paris dans les années 1970.
Mais elle avait également une carrière politique. Lors des élections européennes de 1994, elle figure en seconde position sur la liste de la majorité de droite UDF-RPR. Élue au parlement jusqu’en 1999, elle est vice-présidente de la commission des Affaires étrangères et de la Défense.
Des prises de position conservatrices
Elle était surtout connue pour être la troisième femme admise à l’Académie Française, et première à en prendre la tête en 1990. Elle se bat pourtant contre la féminisation de cette institution. Durant sa carrière, elle refuse les quotas pour femmes, et n’encourage aucunement leur candidature à l’institution, tout en s’opposant à la féminisation des titres et fonctions. En 2017, elle est également fermement opposée à l’écriture inclusive, la qualifiant en 2017 de « péril mortel ».
Outre ses engagements contre la féminisation de l’Académie Française, Hélène Carrère d’Encausse est également connu pour ses prises de positions conservatrices. Lors des révoltes urbaines de 2005, l’académicienne avait déclaré sur la chaîne russe NTV : « Tout le monde s’étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l’école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C’est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et vingt-cinq enfants ». Rien que ça.
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