Un, Dos, Tres (le titre français mal traduit de la série espagnole Un paso adelante) passait pile à l’heure du goûter quand je rentrais du collège. C’était meilleur que la télé-réalité, c’était doublé comme un dessin animé du Club Dorothée et c’était inoubliable.
Petite liste non exhaustive des raisons pour lesquelles Un Dos Tres restera toujours dans mon coeur !
Vous remarquerez que Roberto a eu tellement faim pendant la séance photo qu’il a commencé à grignoter son col. La précarité des étudiants est un sujet grave.
Lola la neuneu…
Elle arborait des t-shirts trop cool des Super Nanas, elle était vierge (ce qui faisait nécessairement d’elle une vraie mère Thérésa des Batignolles), elle chantait bien, dansait bien et gagnait absolument tous les concours…
Lola, tout le monde la détestait, mais c’était toujours autour d’elle que les intrigues gravitaient. Et puis elle attirait l’empathie, malgré tout, avec les merdes qui tombaient sur son bec d’oie blanche : Papa n’a pas d’argent, Pedro est amoureux de Sylvia, Lola trompe Jero, Papa n’a plus d’argent, Jero la trompe, Papa veut se suicider, Lola trompe Pedro, Papa se marie avec une ancienne prostituée… bon, c’est un peu répétitif mais je vous jure qu’à l’époque, c’était palpitant !
Ah, Lola, sa voix niaise en VF et son sublime timbre caliente en VO, Lola, ses semelles compensées et ses cheveux lisses et brillants même quand elle était couverte de sueur, Lola et ses couettes, Lola si gnan-gnan…
Elle portait vraiment TOUT le temps des couettes.
Lola était l’essence d’Un, Dos, Tres. Je pèse mes mots.
…et tous les autres, inoubliables à leur façon
Si Lola était le pilier de la série, les autres valaient aussi leur pesant de cacahuètes ! On avait Pedro le gentil pauvre aux délicieux pectoraux, Sylvia la pourrie gâtée encore plus belle que sa soeur Penelope Cruz (c’est possible !), Ingrid la rebelle au coeur tendre (l’épisode avec sa mère handicapée me fait encore pleurer), Roberto le… euh… Roberto, quoi.
Sans oublier les profs : Diana la garce, Juan le loser un peu crado qui s’avérait, contre toutes attentes, un vrai aimant à donzelles, Adela l’ex-danseuse étoile/strip-teaseuse, Cristobal qui fait son premier cours tout nu (et qui m’a inspiré bien des fantasmes envers le corps enseignant, avec ses boobs poilus de latin), Pavel et compagnie sont absolument inoubliables.
Ah, si seulement un certain prof de français s’était ramené en cours comme ça…
Les scénarios foireux et autres histoires boiteuses
Tout ce petit monde agissait toujours d’une façon délicieusement stupide et se plongeait joyeusement dans les ennuis assez fréquemment. Heureusement, à chaque fois que l’école subissait un gros craquage financier, la danse était là. Sortant leurs plus beaux costumes (payés avec quel argent ? Aucune idée), les vibrants élèves de l’école Carmen Arranz sautillaient comme des cabris pour quémander la pitance de gentils mécènes.
En trois années de cours, les élèves d’Un, Dos, Tres ont dû sauver leur école une dizaine de fois, mais était-ce suffisant ? Non ! Tout autre établissement leur aurait certainement remis une médaille, mais dans l’école Carmen Arranz, on leur a refusé leur diplôme, les forçant à rempiler pour une quatrième année et donc une nouvelle saison. C’est ballot, dites donc. Ça a presque l’air fait exprès pour tirer sur la corde…
Même Juan en a très visiblement ras la casquette.
Money money money…
On vient de le voir : l’école essuyait régulièrement de grosses pertes financières. Un sacré gouffre que cette institution. Mais en plus, la plupart des élèves étaient pauvres et galéraient pour survivre !
Le monde d’Un, Dos, Tres, c’était pas le glamour de Gilmore Girls ou Beverly Hills, c’était la vie, la vraie : les petits boulots craignos en supermarché, les poubelles fouillées au crépuscule, papa qui vous coupe les vivres… Certes, le tout était entrecoupé de danses tellement bien chorégraphiées que c’en était à se demander si les élèves avaient encore quelque chose à apprendre, mais ça restait très réaliste.
Un vrai soap opera comme on n’en fait plus
Bon, ok : c’était peut-être pas si réaliste que ça, vu le taux de déveine des élèves. Seul Pedro, après des années de Charybde en Scylla, a fini star d’Hollywood ; la plupart de ses camarades enchaînaient tuile sur tuile.
C’en est à croire que l’école était maudite : trahisons, tromperies, scandales en série, boulimie subite guérie en trois épisodes, agression sexuelle de lesbiennes en goguette et fausses accusations de viol… tout y passait, même les thématiques les plus délicates, que la série maltraitait allègrement !
Eh oui, Un Dos Tres, c’était un pur soap, misérabiliste et larmoyant au possible. On en faisait des caisses, et on ne lésinait pas sur les emmerdes ou les embrouilles. Les héros avaient, à vingt ans comme à cinquante, la maturité émotionnelle de collégiens friands de potins et de bagarres… Mais comme ils étaient beaux, bien coiffés et talentueux sur le dancefloor, on leur pardonnait tout.
Cette scène de danse est une de mes préférées du monde entier… et j’ai vu beaucoup de Fred Astaire !
Un, Dos, Tres, c’est aussi un succès monstrueux qui marque, en quelque sorte, la fin d’une époque dans les séries kitsch pour ados et jeunes adultes. On est passé des paillettes de bustiers à celles des vampires sensuels, du manque d’argent aux caprices de gosses de riches.
Cette sitcom a réussi à me faire rêver avec deux projecteurs et des intrigues pourries. Aujourd’hui, je trouve ça moche, c’est sûr, et si on la compare aux monstrueux décors signés HBO, c’est le jour et la nuit… Mais ça ne m’empêche pas de regarder les aventures de Lola et ses compagnons d’infortune quand je tombe sur une rediffusion !
Et un de mes plaisirs coupables, c’est Beatriz Luengo en solo. J’avoue tout.
Katy Perry elle-même fait pas mieux en terme de sexy-choupi-cute.
Celle-ci est si profonde et engagée !
Allez encore une pour la forme et pour se rappeler qu’Un, Dos, Tres, c’était de la merde, mais avec des gens talentueux dedans :
Beatriz, si tu divorces de Yotuel Romero (Pavel), je suis dispo.
Les Commentaires
Awéééé merci!!!!