Au printemps dernier, sur Instagram et Snapchat, deux sœurs proposaient des injections de botox et « produits de comblement ». Elles se faisaient passer pour un certain Doctor Lougayne, médecin imaginaire, qui se disait spécialiste de la médecine esthétique.
Mais les deux soeurs âgées d’une trentaine d’années ne l’étaient pas. Repérées par des cybergendarmes, elles ont été arrêtées en mai dernier, a révélé France Inter. Bilan de l’enquête : 600 clientes ont été recensées.
Plus de 120 000 euros de gains estimés
Pour réussir à convaincre les clientes, leur méthode était toute simple : durant les rendez-vous, l’une des sœurs enfilait une blouse blanche, avec écrit dans le dos : « Doctor Lougayne », et effectuaient dans la foulée leurs injections aux clientes demandeuses. Les deux sœurs n’hésitaient pas, en plus de prestations à domicile, à louer des salons de beauté le dimanche.
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Des rendez-vous, elles en ont eu à la pelle, entre Lille, Paris et Bordeaux. Elles facturaient entre 200 et 400 euros la séance, pour une vingtaine de clientes à chaque voyage. Elles auraient gagné dans les alentours 120 000 euros pour l’ensemble de leurs prestations.
Sauf que sur les 600 clientes recensées par les gendarmes, 26 ont subi de graves complications suite aux injections : « Des infections, des inflammations, parfois des nécroses. Plusieurs d’entre elles ont dû aller à l’hôpital. Et plusieurs d’entre elles ont dû subir des opérations chirurgicales. Des chirurgiens esthétiques ont dû intervenir pour pallier les dégâts causés par ces injections illégales », a déclaré auprès de France Inter le lieutenant-colonel de la section de recherches lilloise.
Des injections périmées
Lors des perquisitions en mai dernier, les enquêteurs ont découvert des fioles en provenance de Russie et de Corée, dont certaines étaient périmées. D’autres contenaient des molécules impossibles à analyser, voire des substances avec « un taux de bactéries 50 fois supérieur au seuil légal autorisé ». Des menaces envoyées à leurs clientes, afin qu’elles ne portent pas plainte, ont également été trouvé dans leurs messageries.
Relâchées dans un premier temps, les deux sœurs ont, après le résultat de ces analyses, de nouveau été interpellées la semaine du 10 juillet. Elles ont cette fois-ci été placées en détention provisoire, au vu des dépôts de plaintes pour complications médicales graves. Poursuivies pour des injections illégales d’acide hyaluronique et de botox, elles seront jugées le 17 août prochain à Valenciennes.
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