Cette semaine, c’est une p’tite pause à la campagne que je te propose. Un coup d’œil dans le grenier de mamie, pour y dénicher mille trésors d’antan, un déjeuner de tartines à la confiture, et zou, une après-midi batifolage dans l’herbe chez le petit voisin, qui a quitté la ville il y a six mois, pour fuir le stress et la foule.
Comment ça, pas très glamour ? Attends, je vais t’expliquer : cet été, il va falloir compter avec l’inévitable chemise de l’arrière grand-mère, celle qu’elle mettait sous son corset. Mais toi et moi, comme on est des friponnes, on ne va rien mettre du tout au-dessus (dessous, par contre, tu mets bien ce que tu veux, j’irai pas vérifier).
Du blanc, pur ou cassé, du beige, des matières simples très naturelles (coton, lin et soie) et un travail du tissu qui rappellent tout ce qui touche au linge de lit ou de corps : dentelles au crochet, broderie anglaise, gaze, plumetis, mais aussi effet de linge ajouré ou brodé, genre drap de lit 1900. Tous ces frous-frous rétros vont se porter façon 70’s, en accumulation désinvolte et avec un naturel très sexy.
Chez toutes les marques, de la plus classique à la plus branchée, tu vas avoir un choix impressionnant de petites robes courtes. Elles sont souvent translucides, en crépon (un coton transparent et froissé), ou en gaze tissée lâche, avec des incrustations de dentelles ou des petits volants (Maje, H&M).
On se demande quelquefois comment porter ces habits qui n’habillent pas tellement. Aussi fines que des toiles d’araignées, elles ne servent à rien du tout, mais sont si délicates et si jolies qu’on ne les cacherait pour rien au monde. La solution, c’est de les voiler un peu quand même, là où on est obligées, sous des minis cardigans tricotés, tout aussi transparents et ajourés, à manches longues (Mango, Les petites, Claudie Pierlot) ou sans manches du tout (Maje, Sandro).
Ce genre de petite robe se porte, à la ville, sur un jean court et étroit (Sandro, Comptoir des Cotonniers), avec des ballerines imitation dentelle (Mango, André), ou sur un legging en dentelles (Dim, H&M) et des sandales en cuir, dorées ou beiges (Zara, Parcours paris). Si ça te tente, joue la Baba chic, avec breloques en bois et fleurs dans les cheveux, comme Vanessa Paradis.
Si elle n’est pas trop transparente (Kookaï, Manoush), alors une autre possibilité s’offre à toi, c’est de la porter seule cet été avec des sandales plates. Et en attendant les beaux jours, n’hésite pas à la superposer avec un gros gilet ou un pull très décolleté. Comme chaussures, des Doc’s, des sandales ou, pourquoi pas, des bottes en caoutchouc rose bonbon.
À la plage, même transparente, tu peux la porter sur un maillot de bain en crochet, avec des tongs en cordes et perles de bois (Ashe) si tu décides de jouer à fond la « hippie attitude ».
Revoilà aussi l’eternel jupon, mais il n’a plus grand-chose à voir avec ceux des saisons passées. Ni jupe de star avec des pans de mousseline à foison, ni le côté sauvage : exit le volume et les santiags pointues. La plupart du temps, il est en coton blanc, comme une lingerie de mariée, avec de la dentelle partout partout. Souvent, il est très long, évasé en bas (Zara, IKKS), mais carrément moins volumineux que ses prédécesseurs.
Il se marie bien avec un marcel blanc, façon linge de corps (Mango, Vanessa Bruno), ou un t-shirt pastel. Tu peux aussi te la jouer romantique et assortir le jupon long avec un top lingerie à bretelles et décolleté droit. Dans cet esprit bohême, certaines robes sont même si longues que tu seras obligée d’en retrousser le bas pour sauter par-dessus un ruisseau. Ou plus vraisemblablement par dessus un caniveau. Parce que, pour être honnête, ce type de robe, à la campagne, ça finit toujours en serpillière…
Version courte, le jupon garde ce côté pur et simple (Hartford, Pablo, Bash), et il sera très beau associé avec ton gros gilet ou ton petit pull à torsade de la saison dernière. Les blouses légères sont, elles aussi , toujours d’actualité, avec leurs petits plis et leurs dentelles (Hartford, One Step,Esprit), portées sur des jeans usés, très larges,70’s (Mango), ou au contraire, très étroits, 80’s (Diesel, Acne) .
Évidemment, des marques les plus chères aux plus abordables, tout le monde a pris cette tendance très au sérieux, et tu n’auras que l’embarras du choix. Mais, si tu veux mon avis, avant de te ruiner, essaye aussi les placards de mamie, les Emmaüs, et les brocantes de villages, où tu vas trouver des robes chemises, des jupons et des caracos d’époque qui seront à coup sûr sublimes.
Un petit truc (de grand-mère) pour les rafraîchir : il existe des produits déjaunissants type « Blanco » très bien adaptés au linge ancien et beaucoup moins corrosifs que l’eau de javel. Il faut y faire tremper tes trésors, comme indiqué sur la boîte, et recommencer l’opération autant de fois que nécessaire pour leur rendre leur blancheur du bon vieux temps.
Si tu préfères le beige, trempe-les dans du thé. À condition que le vêtement que tu veux teindre soit 100% coton, ça marche très bien. C’est un peu de travail, mais que ne ferait-on pas pour porter des fanfreluches vintage que personne d’autre n’aura…
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